À Mâcon, une école fréquentée par 95 enfants ne pourra pas ouvrir ses portes à la rentrée, des émeutiers ayant incendié une partie de l'établissement scolaire. La fatigue et la colère règnent parmi les enseignants.
La rentrée approche à grand pas mais à Mâcon (Saône-et-Loire), une école ne pourra pas accueillir ses 95 élèves. L'établissement est toujours en travaux après avoir été la cible d'émeutiers en juin dernier.
Deux mois après les violences urbaines en réaction à la mort de Nahel à Nanterre, les communes tentent de réhabiliter les quelque 750 bâtiments publics dégradés ou détruits, en priorité les écoles, pour la rentrée prévue le 4 septembre. Dans une école maternelle située dans un quartier sensible à Mâcon, seule une chaise rouge rappelle que cette pièce était il y a deux mois une salle de classe. Durant les émeutes, dans la nuit du 29 au 30 juin, une voiture en flammes a été projetée contre le mur de cette école maternelle.
Les 95 élèves qui y sont scolarisés ne pourront donc pas y retourner pour la rentrée lundi : «Ça va être très compliqué», confie Marie-Madeleine Montiro, Atsem à l'école Jean Zay à Mâcon.
La durée des travaux reste indéterminée, car après l'incendie, de l'amiante a aussi été découvert. Le maire (LR) de Mâcon, Jean-Patrick Courtois, se dit écoeuré : «Je suis fils de prof, et pour moi, l'école c'est le ciment de notre République (...) Je crois que là, c'est un fondement de la République qu'on a voulu attaquer».
Trouver des solutions inédites
En France, près de 250 établissements scolaires ont été pris pour cible par les émeutiers, dont une dizaine d'écoles intégralement détruites. Plusieurs villes ont lancé des cagnottes pour répondre à la demande de leurs habitants d'aider à financer les travaux.
«Le quotidien de nombreux élèves va être bouleversé. Les collectivités vont devoir trouver des solutions inédites, comme installer des préfabriqués ou mobiliser des bus si la cantine a été détruite», admet Grégoire Ensel, président de la FCPE, première fédération de parents d'élèves. Il redoute toutefois que «le temporaire ne s'éternise pendant deux ou trois rentrées scolaires».