La situation restait tendue dans la nuit de ce vendredi à samedi en Martinique, malgré l'instauration d'un couvre-feu nocturne, sur fond de protestation contre la vie chère. Toute la nuit, les forces de l'ordre ont tenté de contenir les émeutiers qui ont érigé des dizaines de barrages à travers l'île française des Antilles.
Alors que la Martinique est en proie depuis septembre à une mobilisation contre la vie chère initiée par un mouvement baptisé Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), les violences urbaines ne semblent pas s'arrêter malgré une nuit plus calme ce vendredi à samedi.
Bien que les paysages verdoyants et l’eau turquoise laissent imaginer une douceur de vivre, le niveau de vie médian, autrement dit, les salaires, sont inférieur de 14% à ceux de la France selon l'Insee, s’élevant à 19.200 euros par an. Avec une particularité, les fonctionnaires qui bénéficient d’un salaire majoré de 40 % en raison de la vie chère sur l’île.
Un manque de diplômés
En effet, les écarts de prix à la consommation avec la métropole sont importants : l’alimentation coûte 40% plus cher, les frais de santé 13%, les services de communication coûte 37% plus cher qu’en France.
Une réalité d’autant plus dure à vivre pour les 27% de Martiniquais qui vivent en dessous du seuil de pauvreté, un taux deux fois plus élevé qu’en métropole en 2020.
Sur le plan de l’emploi, en 2022 le taux de chômage s’établissait à 12,5%, soit cinq points de plus qu’en France sur la même période. L’île souffre en effet d’un manque de diplômés du supérieur. Seulement 23,9% de la population a obtenu un diplôme après le baccalauréat.