Après le décès du jeune Nahel, 17 ans, tué par un officier de police lors d'un contrôle routier mardi à Nanterre, les différents témoignages se succèdent. Un policier qui avait déjà arrêté Nahel par le passé a consenti à parler, en exclusivité à CNEWS.
Un témoignage sous l’anonymat particulièrement rare. Du fait de l’obligation de réserve, un policier évite habituellement de témoigner. Pourtant «Thomas», fonctionnaire de police en Ile-de-France, a accepté de nous parler de Nahel, ce jeune homme de 17 ans qu’il a côtoyé, mort mardià Nanterre (Hauts-de-Seine) lors d’un contrôle routier.
C’est en voyant la photo du jeune homme circuler dans la presse et sur les réseaux sociaux que l’agent a décidé de parler : «J’ai eu affaire à ce jeune homme à plusieurs reprises, pour ma part à deux reprises lors de refus d’obtempérer», a-t-il déclaré.
Sans justifier la mort du jeune Nahel, Thomas s'interroge. «Comment se fait-il que ce jeune de 17 ans, soit connu à 15 ou 20 reprises ? Sans compter les fois où les policiers et moi-même lui avons laissé une chance, en ne l’interpellant pas», a-t-il déploré, lui qui considère que la même situation aurait pu se produire avec d’autres de ses collègues policiers.
@Cnews a pu interroger un policier de Nanterre qui a eu affaire à Nahel lors de précédents refus d’obtempérer. Sans justifier aucunement la mort du jeune homme, ce policier fait le portrait d'un délinquant au comportement provocateur et s'indigne du traitement médiatique de… pic.twitter.com/o4KFgQ3RDs
— Amaury Bucco (@AmauryBucco) June 30, 2023
«On se met tous à la place de ce collègue, moi personnellement je m’y suis mis d’autant plus que j’ai côtoyé ce jeune Nahel, et je défie n’importe quel collègue de dire qu’il aurait fait autrement», a affirmé Thomas.
A noter que le policier auteur du tir est arrivé à la prison de la Santé jeudi soir, son avocat assurant de son côté qu’il demande pardon à la famille.