Cela fait près d'un an que le courrier n'y est plus distribué aux habitants de la tour du square de Lorient à Melun, en Seine-et-Marne, pour des raisons de sécurité. La Poste refuse d'y envoyer ses facteurs alors que les lieux sont occupés par des dealeurs.
Voué à la démolition en 2023, l'immeuble est toujours occupé par une cinquantaine de personnes. Depuis septembre dernier, les locataires ne peuvent plus accéder au service minimum, soit recevoir leur courrier dans la boite aux lettres. Pour cause, le square de Lorient est occupé par les dealers, comme le révèle Le Parisien.
«La Poste ne peut pas prendre la responsabilité de distribuer le courrier puisque certaines boîtes restent ouvertes à cause de vandalisme», explique une locataire.
À travers cette suspension de distribution des courriers, La Poste souhaite protéger son facteur.
Le bailleur prend en compte les demandes
«J’ai eu le directeur d’établissement du courrier du secteur. Au vu de l’insécurité grandissante pour les agents lors de la distribution et face à la non-sécurisation du courrier – car les boîtes aux lettres sont régulièrement dézinguées –, il a pris la décision de suspendre la tournée à cette adresse. Il n’a pas attendu que le facteur titulaire exerce son droit de retrait», a fait savoir François Klein, délégué départemental CGT.
Face à cette situation critique, les habitants de la tour du square de Lorient se sont adressés au bailleur Habitat 77. Ce dernier a indiqué avoir pris en compte les demandes des locataires.
«Les dealers empêchent la vie paisible de la résidence, aussi l'agent de la Poste en charge de la distribution du courrier a exercé son droit de retrait et ne souhaite plus effectuer la distribution. C'est un problème d'insécurité et non de boîtes puisque le lieu est squatté ou souillé en permanence», a précisé Habitat 77.
La mairie demande une médiation avec La Poste
S’il s’agit de la seule adresse «non-livrable» car située dans une «zone sensible», le bailleur a appelé les pouvoirs public d’agir pour la sécurité et la qualité de la vie paisible dans la résidence.
«On ne peut pas demander aux policiers d’être là tous les jours. Il faut réfléchir à des brigades dédiées. Quand il y a de la casse, on remplace, on fait ce qu’on peut. Mais en tant que bailleur, on ne peut pas aller trop loin car ce serait au détriment des habitants financièrement», a indiqué le directeur d’Habitat 77.
Le maire de Melun Louis Vogel compte demander une médiation avec La Poste afin de trouver une solution moins contraignante pour les locataires.