Après deux entretiens psychologiques, les experts ont estimé que le récit de l’Argentine, accusant les rugbymans français de viol, est «incohérent et intenable». Selon eux, la plaignante aurait modifié sa version afin de se faire passer pour une victime.
Un rapport accablant pour la plaignante ? Le 7 juillet dernier, alors que le XV de France réalisait sa tournée en Argentine, deux jeunes joueurs, Oscar Jegou et Hugo Auradou, ont été accusés par une femme de 39 ans de « viol aggravé en réunion» dans leur hôtel de Mendoza. Depuis, l’affaire a pris de l’ampleur.
Face à ces accusations, deux entretiens psychologiques de la plaignante ont été menés dans le cadre de l’enquête par un comité, composé d’experts du ministère public, de la défense et de l’accusation. Et, selon le résultat des expertises, révélé par le média Diario Uno, le récit de Soledad, la victime présumée, est «incohérent et intenable» avec des détails «invraisemblables et peu fiables».
«Manipulation»
Dans le rapport, l’expertise précise que l’accusée «ne présente pas de manifestations cliniques de trouble de stress post-traumatique» causé par l'agression qu’elle rapporte. Plusieurs autres points intéressants sont à souligner dans les conclusions de l'enquête.
Notamment lorsque le comité parle d’une «manipulation qui vise à renforcer le rôle de chacun des participants aux événements, en assumant une place passive face à l'avancée des agresseurs qui étaient, dans sa version, responsables de l'asservissement, de la violence et des abus».
«Se placer dans la position de victime»
Pour les experts, la plaignante aurait, avec son récit, cherché à «cacher des informations dans le seul but de se placer dans la position de victime d’une agression sexuelle». Le rapport note également des «influences extérieures». Selon le comité, le récit de la femme n’est «ni libre, ni spontané» et aurait été modifié après une conversation avec une amie, au moment de quitter l’hôtel.
En attendant, le troisième ligne rochelais Oscar Jegou et le deuxième ligne de Pau Hugo Auradou, qui a repris l'entraînement de manière individualisée dans son club le 9 septembre, sont toujours poursuivis pour «viol avec violence en réunion» sur la femme de 39 ans.
La juge d'instruction chargée de l'affaire doit se prononcer prochainement sur la demande de non-lieu déposée par les avocats des deux joueurs.