Il est souvent recommandé d'éviter une activité physique intense lors de fortes chaleurs. Alors, comment les athlètes s'adaptent-ils à cette situation ? Est-elle vraiment défavorable à leur performance ?
Qu'il pleuve, qu'il vente ou que le soleil tape, les JO continuent. Actuellement, la canicule sévit en France, avec 45 départements en alerte orange, selon Météo-France. Cette vague de chaleur touche également l'Île-de-France, en vigilance jaune en attendant un épisode orageux et où se déroulent en ce moment les épreuves des Jeux olympiques.
«À part pour certaines épreuves courtes et explosives comme le sprint ou le saut en longueur, qui peuvent bénéficier de conditions chaudes, la chaleur a globalement une influence négative sur les performances sportives, surtout pour les épreuves d’endurance», explique Franck Brocherie, chercheur en physiologie de l’exercice à l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep) à Paris.
le risque : la surchauffe
En plus de la caninule, la température du corps augmente lors d’activités physiques, car les muscles produisent de la chaleur. «Environ 75 % de l’énergie consommée pour produire un effort physique est transformée en chaleur», précise Nicolas Bouscaren, médecin de santé publique et du sport au CHU de La Réunion. Le risque, c'est la surchauffe.
Le principal mécanisme pour évacuer cette chaleur est la transpiration, ce qui entraîne une perte importante d'eau. Une perte qui peut s'avérer fatale ! Par exemple, un rameur qui perd 1% de son poids en eau peut voir ses performances diminuer de 10%, ce qui peut rapidement le distancer sur de longues courses.
Outre la déshydratation, des symptômes comme des crampes, des malaises, un épuisement voire un coup de chaleur peuvent apparaître en conditions chaudes. Les risques sont considérables et à ne pas prendre à la légère.
des Stratégies d'adaptation
Pour répondre à ce problème, les athlètes font preuve de stratégie. Bertrand Daille, chef du pôle de la performance à l’Insep, explique sur RMC que les sportifs doivent se préparer et s’acclimater à la chaleur. Par exemple, depuis 15 jours, l’équipe de France féminine de rugby à 7 s’entraîne dans des «thermo rooms», des chambres chauffées et très humides, pour tester leur résistance à la chaleur.
En plus de boire de l'eau, il est recommandé aux sportifs de consommer des boissons spécialement conçues pour l’effort, afin de compenser la perte d’eau et de sels minéraux due à la transpiration. Une autre technique consiste à porter des gilets réfrigérants, fabriqués avec des tissus spéciaux et des matériaux qui rafraîchissent le corps.
Le Comité International Olympique (CIO) a déclaré lundi : «Nous aurons toute cette semaine des températures élevées et quelques orages... Nous nous préparons pour tout cela», depuis le centre opérationnel situé au siège du comité d'organisation des JO (Cojo) à Saint-Denis.