Le bizut Adrian Mannarino paré pour le service, le retour du bon soldat Nicolas Mahut et la solidité du briscard Richard Gasquet ont permis à la France de réussir ses retrouvailles avec la Coupe Davis, malgré l'absence de ses titulaires Jo-Wilfried Tsonga et Lucas Pouille, blessés.
La nouvelle règle, permettant de sélectionner un cinquième joueur, s'est révélée bien utile pour le capitaine Yannick Noah, qui a maintenu une certaine cohésion dans le groupe mais aura peut-être besoin de Gaël Monfils en Italie, du 6 au 8 avril.
Leçons à tirer, question et perspectives après ce premier tour face aux Pays-Bas :
De l'utilité d'un cinquième joueur
N'importe quelle équipe a désormais le droit de sélectionner un cinquième joueur. Cette règle a tendance à avantager les pays bénéficiant d'un gros réservoir de joueurs dans le top 100 comme les Etats-Unis, l'Espagne ou encore la France. Les joueurs de Yannick Noah peut remercier ce choix de la Fédération internationale. Car à Albertville, la sélection du néophyte d'Adrian Mannarino, qui a scellé la qualification dimanche, s'est avérée décisive après les pépins physiques de Tsonga et de Pouille.
Mahut n'est pas rancunier
Écarté pour la finale 2017 au dernier moment, l'Angevin de 36 ans aurait pu choisir de dire adieu à l'équipe de France. Il ne l'a pas fait et les Bleus peuvent donc encore bénéficier d'un atout supplémentaire en double. Si Herbert a évolué un cran au-dessus face au duo néerlandais Haase-Rojer samedi, Mahut a tout de même apporté sa pierre à l'édifice, notamment à la volée. Avec la fidélité de l'Angevin pour le maillot national, la France conserve plusieurs options pour le double.
Gasquet a toujours envie
Utilisé seulement pour le double en finale 2017, aux côtés de Herbert, le Biterrois, 31 ans, aurait pu lui aussi faire l'impasse après un sacre enfin obtenu. Mais «Richie» en veut encore et a profité de l'absence de Monfils et Pouille pour se muer en taulier de l'équipe de France, à la faveur de son expérience dans la compétition. Il s'était dit prêt à disputer pour la première fois un 5e match décisif si nécessaire. Ses relations avec Noah semblent s'être renforcés depuis la finale où il avait accepté de rester dans l'ombre en simple.
Reverra-t-on Monfils à Gênes ?
Sous l'ère Noah III, le Parisien n'a disputé qu'un match, en Guadeloupe début 2016 lors du retour de son capitaine. L'épisode de la mystérieuse blessure de Zadar, avant d'affronter la Croatie en demi-finale (défaite) cette année-là, ont tendu les relations avec Noah. L'an passé, il n'a pas eu besoin de lui. Mais pour défier le fantasque Fognini, chez lui à Gênes en quart de finale, le lauréat de Roland-Garros 1983 devra peut-être faire appel à «la Monf», l'un des tout meilleurs joueurs français sur terre battue.
Après la blessure de Tsonga, Monfils a été contacté. Mais alors en partance pour le tournoi de Quito, il ne se sentait pas prêt à rallier la Savoie dans ces conditions, selon les explications de Noah. Peut-être une prochaine fois ?
«J'espère que Gaël, qui connaît les critères de sélection, fera partie de l'aventure. En tous les cas, cela me semblerait naturel qu'il soit là», a affirmé le capitaine des Bleus en répondant à une question sur le sujet en conférence de presse.
Un parcours plus difficile sur le papier
L'an dernier, les Bleus avaient bénéficié d'un véritable «boulevard» vers le Saladier d'argent, après de nombreux forfaits chez leurs adversaires. Cette année, ce sera a priori plus dur. Si les Pays-Bas se sont révélés accrocheurs, les Français ont su répondre présent contre leur N.1 Haase (42e mondial), battu trois fois, dans deux simples et un double. Mais l'Italie s'annonce bien plus coriace, en particulier chez elle. Elle dispose, en plus de son fantasque leader Fognini (22e), de quatre autres joueurs évoluant dans le top 100, alors que les Néerlandais ne comptait que Haase dans cette partie du classement ATP. S'ils vont en demies, les Bleus croiseraient alors l'Espagne, avec peut-être un retour de Rafael Nadal, ou l'Allemagne d'Alexander Zverev. Une toute autre histoire ...