Le retour en Coupe Davis commence mal pour les Français ... Adrian Mannarino, remplaçant de dernière minute, après les blessures de Jo-Wifried Tsonga puis Lucas Pouille, a manqué son baptême en Bleu devant le Néerlandais Thiemo De Bakker ... 369e mondial !
Voici l'équipe de Yannick Noah, tenante du titre, menée 1-0 après ce premier simple perdu en trois sets 7-6 (7/4), 6-3, 6-3, alors que Richard Gasquet doit affronter le N.1 batave Robin Haase (42e mondial) pour tenter de remettre les deux camps à égalité.
La tâche n'était pas si simple pour Mannarino, N.3 français, qui honorait sa première sélection dans la halle olympique d'Albertville mais est passé à côté de son match. Favori à la faveur de son classement (25e mondial), il s'est pris les pieds dans le tapis après un premier set qu'il a eu des occasions de remporter.
Le Valdoisien de 29 ans, qui s'est hissé parmi les 25 premiers joueurs mondiaux après une saison 2017 convaincante (finales à Tokyo et Antalya), a manqué d'opportunisme et a subi le jeu de De Bakker à force de trop vouloir relancer et défendre.
L'ancien grand espoir du tennis batave, pas épargné par les blessures ces dernières années, est à 29 ans loin de son meilleur niveau (40e mondial) mais il vaut mieux que son classement actuel.
Et «la Coupe Davis lui tient à cœur», comme le soulignait justement Pouille la veille.
En 2009 à Maastricht, ce grand costaud (1,93 m, 83 kg) s'était offert le scalp de Gaël Monfils qui étrennait, lui aussi, sa première cape en équipe de France. Toujours en Coupe Davis, De Bakker avait poussé le Suisse Stan Wawrinka jusqu'à un cinquième set (perdu 7-5) en 2015.
Et il n'est jamais facile de débuter en Coupe Davis. Surtout quand cela n'était pas prévu... Jeudi matin, Mannarino s'entraînait encore tranquillement près de Roland-Garros, lorsqu'il a reçu le coup de fil de Noah pour lui demander de rallier au plus vite la Savoie.
Et jusqu'à 11h ce vendredi matin, il n'était pas censé ouvrir le bal devant les quelque 5000 spectateurs de la halle olympique d'Albertville. Noah a préféré le titulariser, sans doute en raison de son classement, plutôt que de faire appel à Pierre-Hugues Herbert ou Nicolas Mahut, plus capés en Coupe Davis.
Tennis déréglé
Tout allait à peu près bien pourtant pour le Français jusqu'à 4-2 dans le tie-break. Mais après une amortie de revers parfaite, son tennis s'est soudain déréglé - deux fautes directes en coup droit et un passing shot manqué - et De Bakker a saisi sa chance pour enlever cinq points consécutif (7-5).
Avec son service efficace et son coup droit puissant, son meilleur atout, le Néerlandais s'est senti pousser des ailes et a nettement dominé les deux autres manches.
Arrivé sans pression en Savoie, l'ancien N.1 des «Oranje» avait évoqué jeudi après le tirage au sort ses difficultés des dernières années, entres blessures et problème de confiance.
«Ce n'était pas la meilleure période de ma vie. Et cela a été long et dur de revenir mais aujourd'hui, je suis heureux d'être en forme et de nouveau compétitif», expliquait l'ex-40e mondial, qui ne joue quasiment que des tournois Futures (3e division) depuis un an.
Vendredi, il s'est remis d'équerre en créant une surprise. Yannick Noah, dont c'est la dernière saison sur le banc, n'imaginait sans doute pas ce scénario.