Le retour en Coupe Davis avait mal commencé pour les Français... Mais Richard Gasquet a assumé ses responsabilités pour remettre son équipe à égalité avec les Pays-Bas (1-1) après le baptême manqué du remplaçant de dernière minute Adrian Mannarino, vendredi à Albertville.
A la halle olympique, Gasquet ne devait pas se rater face au N.1 batave Robin Haase (42e mondial), sous peine de mettre la France, tenante du titre, au bord du précipice.
Favori sur le papier, le Biterrois, 33e joueur mondial, a fait honneur à ce statut en quatre sets (6-4, 7-6 (7/3), 3-6, 7-5), signant un septième succès en huit matches contre Haase, le seul de son équipe à faire partie des cent premiers joueurs mondiaux en simple.
Logique respectée ! Cela n'a pas été le cas quelques heures auparavant. Pour sa première sélection, Adrian Mannarino, remplaçant au pied levé de Lucas Pouille, blessé au cou, s'est fait surprendre par le 369e mondial, Thiemo De Bakker qui valait toutefois mieux que son rang actuel.
L'ancien grand espoir du tennis batave (40e mondial, meilleur classement en 2010), pas épargné par les blessures ces dernières années, a fait pleuvoir 15 aces et bien d'autres services gagnants pour l'emporter 7-6 (7/4), 6-3, 6-3.
«En retour de service, je faisais le gardien de foot mais c'est comme si les ballons passaient à chaque fois. C'était frustrant», a déploré Mannarino, qui a raté le coche dans le premier set après avoir mené 4-2 dans le tie-break.
«Manque de repères»
Il n'est jamais simple de débuter en Coupe Davis. Surtout quand ce n'est pas prévu... Jeudi matin, le Valdoisien, 29 ans, s'entraînait encore tranquillement près de Roland-Garros, lorsqu'il a reçu le coup de fil de Noah pour lui demander de rallier au plus vite la Savoie.
Et jusqu'à 11h ce vendredi matin, il n'était pas censé ouvrir le bal devant les quelque 5.000 spectateurs de la salle albertvilloise. Noah a préféré le titulariser, sans doute en raison de son classement, plutôt que de faire appel à Pierre-Hugues Herbert ou Nicolas Mahut, plus capés en Coupe Davis.
«Il y avait peut-être un petit manque de repères», a souligné Mannarino, «très excité» avant son «baptême» en Coupe Davis, mais qui ne s'était entraîné que «30 minutes» sur la surface en dur de la halle olympique.
L'expérience a fait la différence pour De Bakker, qui sait hausser son niveau dans la vénérable compétition par équipes. «Je ne crains pas les Français. J'en ai déjà battus et je sais que j'ai les armes dans mon jeu pour le faire encore», a-t-il dit après la rencontre.
En 2009 à Maastricht, ce grand costaud (1,93 m, 83 kg) s'était ainsi offert le scalp de Gaël Monfils qui étrennait, lui aussi, sa première cape en équipe de France. Toujours en Coupe Davis, De Bakker avait poussé le Suisse Stan Wawrinka jusqu'à un cinquième set (perdu 7-5) en 2015.
Herbert et Mahut samedi ?
Heureusement pour la bande de Yannick Noah, dont c'est la dernière saison sur le banc, Gasquet a fait le boulot ensuite pour son premier simple en Coupe Davis depuis un an.
Le Biterrois, qui avait apporté le point du double aux côtés de Herbert en finale 2017 face à la Belgique, a tout de même concédé un set après deux premières manches déjà très disputées.
Et il a dû sauver deux balles de débreak dans l'ultime jeu avant de conclure.
Samedi, les Bleus tenteront de prendre l'avantage lors du double. La paire Mahut-Herbert devrait être reconstituée en Coupe Davis à moins d'un changement.
Noah a la possibilité de revoir sa copie jusqu'à une heure avant la rencontre prévue à 14h00. Côté néerlandais, une question demeure : Haase se joindra-t-il au spécialiste Jean-Julien Rojer ?