La commission de discipline de la LFP a pris une sanction forte contre Bastia en suspendant à titre conservatoire le stade Armand-Cesari, théâtre de nombreux incidents depuis le début de saison et encore mercredi lors d'un match pourtant à huis-clos contre l'OM.
Dans son communiqué, la commission fait la liste des incidents impliquant le club corse depuis son retour en Ligue 1 cet été et estime "qu'il apparaît patent (...) qu'il règne une grande insécurité pouvant à tout moment entraîner la mise en danger des spectateurs et des acteurs du jeu".
La suspension du stade de Furiani prend effet ce vendredi 14 décembre. Le prochain match à domicile de Bastia est prévu le 22 décembre contre Nancy (19e journée).
Interrogé par l'AFP, le président du club Pierre-Marie Geronimi a estimé que l'on voulait "tout simplement détruire le Sporting, tout particulièrement la commission de discipline de la LFP et son président" (Pascal Garibian).
"Ce monsieur veut détruire le club pierre après pierre. C'est scandaleux ! Le Sporting ne se laissera pas faire. Dès demain, nous ferons appel de cette décision, nous saisirons le CNOSF et nous irons devant toutes les juridictions possibles", a-t-il ajouté.
Deux instructions sont toujours en cours contre le club bastiais, mais c'est manifestement le match contre Marseille (défaite 2-1) qui a précipité la décision de la commission.
Cette rencontre comptant pour la 17e journée de L1 s'est jouée à huis clos, une décision de la LFP prise à la suite d'incidents entre supporteurs lors du derby Ajaccio-Bastia en octobre.
Mais un écran géant avait été installé sur le parking du stade et des milliers de supporteurs bastiais se sont réunis pour suivre le match, lançant quantité de pétards, fumigènes et autres bombes agricoles.
La commission a relevé de "très graves incidents à l'arrivée et à la sortie du stade du bus de l'OM" et a évoqué "un arsenal impressionnant d'engins pyrotechniques instaurant manifestement un climat d'insécurité autour du stade".
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Elle ajoute qu'un délégué de la LFP présent a été brûlé à la jambe par l'un de ces "engins pyrotechniques" à l'arrivée du bus marseillais.
Avant ce match, le Sporting avait déjà été impliqué dans une série d'incidents, ce qui a poussé la commission à parler de "contexte de récidive récurrent".
En septembre, des affrontements entre supporteurs bastiais et policiers avaient ainsi fait une dizaine de blessés légers en marge de Bastia-PSG (0-4).
Lors de la journée suivante, le derby Ajaccio-Bastia avait été brièvement interrompu, des incidents ayant éclaté en tribunes après deux exclusions. Des fumigènes avaient été allumés dans les gradins, avec quelques mouvements de foule.
Le 28 novembre en Coupe de la Ligue, Bastia-Lille avait également été interrompu après des jets de projectiles, dont l'un avait touché au crâne Fredji Harchay, assistant de l'arbitre central Tony Chapron.
Enfin, la commission a relevé des "jets de projectiles et crachats sur un arbitre assistant" lors du match face à Valenciennes le 10 novembre (défaite 3-2).
Facteur aggravant, la commission mentionne un courrier de la préfecture de Haute-Corse signalant notamment "l'absence de participation (du club) aux réunions de sécurité" et "la non désignation d'un directeur de sécurité permanent".
Conscient d'être sur un fil, le club corse avait la semaine dernière présenté une charte de bonne conduite signée par le staff technique, la direction, les joueurs et les supporteurs.
En octobre 2011, le SCB, alors en Ligue 2, avait vécu une situation similaire et avait dû jouer un match à Créteil (contre Arles-Avignon) à la suite de la suspension de Furiani pour une série d'incidents lors de plusieurs matches.