A deux jours de l’arrivée sur les Champs Elysées, le Tour de France 2012, comme l’immense majorité de ses prédécesseurs, est déjà joué. Mais pourquoi diable les organisateurs s’obstinent donc à maintenir chaque année l’ultime étape parisienne si elle n’a aucun intérêt sportif ?
L’image est bien connue des téléspectateurs familiers de la Grande Boucle. Cette image, c’est cette scène qui intervient traditionnellement au cours de la dernière étape du Tour. Que nous montrent les caméras de France Télévision ? Un maillot jaune roulant à moins de 20 km/h tout heureux de recevoir une petite coupe de champagne de la part de son directeur sportif. A cet instant, on est tenté de s’interroger. Pourquoi son dauphin au général n’en profite-t-il pas pour l’attaquer histoire de combler son retard ?
Après tout cette ultime étape fait partie intégrante du parcours comme n’importe quelle autre. En 2010 avant les Champs, Andy Schleck accusait un retard de 39 secondes sur Alberto Contador et pourtant le Luxembourgeois n’a même pas levé le petit doigt pour grignoter des secondes à l’Espagnol. Dépitant.
Un coup de projecteur pour ASO
Si les organisateurs s’obstinent à conserver ces derniers kilomètres dans la capitale parisienne et sa région, c’est en premier lieu parce qu’ils s’inscrivent dans la longue tradition du Tour. Cette étape parade où l’on voit les coureurs rire franchement entre eux, contraste avec les jours précédant quand le peloton se débattait encore dans les montées pentues qu’offrent les massifs français. L’arrivée sur les Champs-Elysées, c’est un peu la récompense des cyclistes qui ont eu l’abnégation et la force d’en finir jusqu’au bout. Chapeau les gars vous prendrez bien un petit coup de champagne ?
Il y existe un second aspect à tout ça. Que serait un Tour de France sans une petite virée par Paris, ses longs boulevards haussmanniens et son faux-plat tout en pavé menant vers l’Arc de Triomphe ? Si elle n’offre pas le meilleur relief pour assister à de longues échappées, la capitale française a d’autres atouts en main. Comme celui de rassembler un nombre impressionnant de touristes chaque été. Et ça, ASO aime, adore même. Existe-t-il une meilleure opération marketing que de défiler dans les rues de Paris sous les yeux de visiteurs du monde entier ?
Un contre-la-montre ?
En fait s’ils le voulaient, les organisateurs pourraient joindre l’utile à l’agréable en rendant un peu plus sexy cette ultime étape parisienne. Comment ? En plaçant par exemple un contre-la-montre. On aurait alors la garantie d’assister à d’ultimes évolutions au classement général. Remember 1989… Mais d’un point de vue com’, il n’y a pas de comparaison possible entre un sprint massif à 70 km/h et le passage d’un coureur toutes les deux, trois ou quatre minutes place de la Concorde…
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