Mark Cavendish, l’un des sprinteurs les plus titrés de l’histoire du cyclisme, a décidé de prendre sa retraite ce dimanche à Singapour, après une carrière qui aura marqué le Tour de France de manière indélébile.
Mark Cavendish, l’un des sprinteurs les plus emblématiques de l’histoire du cyclisme, tire sa révérence ce dimanche à Singapour, lors d'un critérium. Le coureur britannique, qui a marqué l’histoire du Tour de France avec un incroyable total de 35 victoires d’étapes, fait ses adieux au peloton après 20 ans de carrière.
«J’ai été assez chanceux pour faire ce que j’aime durant près de 20 ans et je peux désormais dire que j’ai accompli tout ce que je pouvais sur un vélo», explique la fusée de l’île de Man sur Instagram, à l’heure d’effectuer ses derniers coups de pédales après 165 victoires dont un Monument : Milan-San Remo en 2009.
Mark Cavendish aurait dû quitter le peloton professionnel en 2023, mais son abandon précoce à Limoges sur les routes du Tour de France l’avait incité à repartir pour une année supplémentaire afin de dépasser Eddy Merckx pour devenir le seul recordman de victoires d’étapes sur la plus célèbre course cycliste.
«Ce n’est même pas une course de vélo, c’est le Tour de France. Je ne comprends pas pourquoi ce n’est pas comme ça pour tous les cyclistes. Je ne comprends vraiment pas. Si vous avez gagné une étape du Tour, cela change votre vie», expliquait-il à Cyclingnews pour décrire son lien particulier avec la Grande Reine.
Sa première victoire sur le Tour de France
L’irruption du tempétueux Anglais parmi les grosses cuisses du peloton est survenue à Châteauroux le 9 juillet 2008. Lors de la 5e étape du Tour, Mark Cavendish dompte la meute au bout de l’interminable avenue de La Châtre.
Il devance alors des sprinteurs en pleine gloire comme Oscar Freire ou Thor Hushovd mais surtout le malheureux Nicolas Vogondy alors champion de France et dernier échappé qui se fait reprendre à moins de 200m de la ligne d’arrivée.
Sa revanche sur la piste à Rio
La première expérience du Cav’ avec les Jeux olympiques s’est avérée amère en 2008. Associé à Bradley Wiggins dans la course à l’américaine, le duo champion du monde se rate dans les grandes largeurs en terminant 9. Mark Cavendish promet alors de ne plus remettre un pied sur une piste pour se consacrer à la route.
Il revient pourtant dans l’équipe britannique en 2016, mais cette fois pour disputer l’omnium. Cette épreuve comprend 6 courses différentes. Mark Cavendish glane la médaille d’argent derrière l’Italien Elia Viviani au bout d’un scénario haletant.
La consécration mondiale à Copenhague
L’année 2011 peut-être considérée comme le chef d’œuvre de Mark Cavendish. Après avoir remporté le Grand Prix de l’Escaut, trois étapes sur le Tour d’Italie, 5 étapes sur le Tour de France et le maillot vert du classement par points, le Britannique est au sommet de sa gloire.
La Grande-Bretagne contrôle à merveille les tentatives d’échappée sur le circuit de Copenhague plat comme la main avant de placer sur orbite la fusée Cavendish. Le Britannique est challengé jusqu’à la ligne par Matthew Goss, son équipier chez HTC, mais il parvient à conserver une demi-roue pour obtenir son unique maillot arc-en-ciel.
Les Champs-Élysées
La traditionnelle dernière étape du Tour se déroule sur les Champs-Elysées depuis 1975, hormis cette année en raison des JO de Paris 2024. La course se conclut généralement par un sprint, hormis à de rares exemples comme la victoire de Vinokourov en 2005 ou l’iconique contre-la-montre de 1989. Mark Cavendish y a écrit les plus belles pages de sa carrière.
Après avoir abandonné lors de ses deux premières Grandes Boucles, le coureur de la HTC-Columbia peut enfin se mesurer aux célèbres pavés parisiens en 2009. Il s’impose dès sa première tentative en devançant son poisson-pilote Mark Renshaw. Le sprinter s'impose ensuite sa loi en 2010, 2011 et 2012 pour devenir le recordman de victoires du "championnat du monde des sprinters".
Le record de victoires d’étapes sur le Tour
Mark Cavendish est un coureur légendaire. Spécialisé dans le sprint, le Britannique a réussi à rester un coureur important du peloton de 2008 à 2024. Le Cav’ a dominé de nombreuses générations de sprinters, de Robbie McKewen à Jasper Philipsen en passant par les Kittel ou Greipel.
Pour terminer à 35 victoires sur les routes françaises, celui qui a revêtu le maillot jaune en 2016 a souvent conclu une tactique bien rodée par sa première équipe Columbia. Ses coéquipiers lui étaient entièrement dévoués pour former un véritable train avant de lancer leur leader. Mais sa longévité au haut-niveau a également été réalisée grâce à sa science du sprint.
HE’S DONE IT!!! @MarkCavendish 35th win in the Tour de France!!!
IL L’A FAIT !!! @MarkCavendish remporte sa 35ème victoire sur le Tour de France !!!#TDF2024 pic.twitter.com/Ad1cy9dWXQ— Tour de France™ (@LeTour) July 3, 2024
Après ses premières années fastes au haut-niveau, Mark Cavendish a enchaîné les chutes et abandons au Tour de France (2014, 2017, 2023). Il a donc su se réinventer pour dépasser Eddy Merckx au rang de recordman de victoires d’étapes sur le Tour.
Plus souvent isolé dans les emballages, le natif de l’île de Man a brillé lors de ses derniers succès dans son sens du placement afin de prendre la bonne roue pour lancer son effort. Un travail récompensé à Saint-Vulbas cette année, pour décrocher sa 35e et dernière victoire.