Un an avant sa centième édition, le Tour de France s'offre à partir de samedi aux anglophones avec deux favoris, Cadel , venu d'Australie, et surtout Bradley , de la Grande-Bretagne.
A Liège, ville-départ du Tour 2012, Wiggins s'impose comme le prétendant numéro un au maillot jaune dès lors que le de 3497 kilomètres semble taillé à ses mesures, encore plus qu'à celles d'Evans, le vainqueur sortant.
Mais les absences du Luxembourgeois Andy Schleck (vainqueur 2010 et 2e en 2011), forfait sur blessure, et surtout de l'Espagnol Alberto Contador, suspendu à retardement pour un contrôle antidopage positif de juillet 2010, ont privé la course des deux coureurs de référence en , deux attaquants capables d'enflammer le Tour.
Dans le même temps, Wiggins a réussi un quasi sans-faute dans les courses par étapes cette saison (victoires dans Paris-Nice, le Tour de Romandie et le Dauphiné) et a soudé l'équipe Sky autour de lui. C'est en leader incontesté que le Londonien de 32 ans, qui n'a jamais encore grimpé sur le podium du Tour (4e en 2009), se présentera au prologue de Liège, long de 6400 mètres.
Sa formation aligne, certes, l'étoile du sprint, le Britannique Mark Cavendish. Le champion du monde en titre affiche déjà 20 succès d'étape et compte augmenter le score en attendant le rendez-vous olympique du 28 juillet, six jours après l'arrivée du Tour sur les Champs-Elysées. Mais Wiggins, à la tête d'un groupe impressionnant de puissance, a toutes les cartes en mains pour devenir le premier Britannique vainqueur de la Grande Boucle, même si Evans et quelques autres visent la même place, tout en haut du podium.
Un contre-la-montre de 41,5 kilomètres à Besançon, avant le premier massif de haute montagne, un autre de 53,5 dans la plaine de la Beauce, à la veille de l'arrivée, sont autant de chèques en blanc au Britannique. Encore lui faut-il surmonter l'âpreté de la plus grande course du monde, les pièges et les difficultés du parcours, les aléas et les risques trois semaines durant, aussi bien dans les grands rendez-vous montagneux (La Toussuire dans les Alpes, Luchon et Peyragudes dans les Pyrénées) que dans les étapes de plaine ou de moyenne montagne (La Planche des Belles Filles, Porrentruy).
Evans a réalisé l'exploit l'an passé. "Je sais maintenant que je peux gagner", souligne celui qui serait, en cas de succès, le deuxième vainqueur le plus âgé de l'histoire (35 ans). Sa constance, son opportunisme et ses qualités tout-terrain plaident en tout cas en sa faveur, pour peu que l'équipe Sky peine à verrouiller la course.
Derrière les deux favoris, nombre de candidats lorgnent vers le podium, voire mieux. Le descendeur italien Vincenzo Nibali, l'énigmatique russe Denis Menchov, l'outsideur belge Jurgen Van den Broeck, le rouleur allemand Tony Martin, le grimpeur néerlandais Robert Gesink, voire le Canadien Ryder Hesjedal, vainqueur-surprise du Giro en mai, font partie du lot avec quelques autres (F. Schleck, S. Sanchez, Brajkovic, Leipheimer, P. Velits).
Ce Tour dont l'arrière-plan a été pollué par les accusations de dopage à l'encontre de son ancien (septuple) vainqueur, l'Américain Lance Armstrong, promet déjà des sprints de haute tension. Avec les débuts de deux jeunes talents, le Slovaque Peter Sagan (candidat logique au maillot vert du classement par points) et l'Allemand Marcel Kittel, qui viennent défier Cavendish et leurs aînés (Greipel, Farrar, Freire, Renshaw, etc).
Auparavant, la parole appartiendra dès samedi aux rouleurs (Cancellara comme en 2004 au prologue de Liège ?) puis aux puncheurs le lendemain (Valverde, Gilbert, Gerrans) avant que le Tour ne génère ses héros comme il l'a toujours fait dans son histoire. Thomas Voeckler, qui espère être au départ malgré un genou récalcitrant, l'avait parfaitement illustré l'année passée pour le bonheur d'un cyclisme français qui espère surtout cette fois en sa nouvelle vague, Jérôme Coppel et Pierre Rolland.
Le Tour de France 2012, qui s'élance samedi de Liège (Belgique), est long de 3497 kilomètres (67 kilomètres de plus que l'an passé) répartis en 21 journées.
Les étapes:
30 juin: prologue à Liège (Belgique), 6,4 km (contre-la-montre individuel)
1er juillet: 1re étape Liège - Seraing (Belgique), 198 km
2 juillet: 2e étape Visé (Belgique) - Tournai (Belgique), 207,5 km
3 juillet: 3e étape Orchies - Boulogne-sur-Mer, 197 km
4 juillet: 4e étape Abbeville - Rouen, 214,5 km
5 juillet: 5e étape Rouen - Saint-Quentin, 196,5 km
6 juillet: 6e étape Epernay - Metz, 207,5 km
7 juillet: 7e étape Tomblaine - La Planche des Belles Filles, 199 km
8 juillet: 8e étape Belfort - Porrentruy (Suisse), 157,5 km
9 juillet: 9e étape Arc-et-Senans - Besançon, 41,5 km (contre-la-montre individuel)
10 juillet: repos
11 juillet: 10e étape Mâcon - Bellegarde-sur-Valserine, 194,5 km
12 juillet: 11e étape Albertville - La Toussuire-Les Sybelles, 148 km
13 juillet: 12e étape Saint-Jean-de-Maurienne - Annonay Davézieux, 226 km
14 juillet: 13e étape Saint-Paul-Trois-Châteaux - Le Cap d'Agde, 217 km
15 juillet: 14e étape Limoux - Foix, 191 km
16 juillet: 15e étape Samatan - Pau, 158,5 km
17 juillet: repos
18 juillet: 16e étape Pau - Bagnères-de-Luchon, 197 km
19 juillet: 17e étape Bagnères-de-Luchon - Peyragudes, 143,5 km
20 juillet: 18e étape Blagnac - Brive-la-Gaillarde, 222,5 km
21 juillet: 19e étape Bonneval - Chartres, 53,5 km (contre-la-montre individuel)
22 juillet: 20e étape Rambouillet - Paris, 120 km