L’Organisation mondiale de la santé a annoncé ce mardi l’essai du tout premier traitement au monde au Rwanda contre le virus de Marburg, alors que le pays a déjà recensé 58 cas de contaminations, dont 13 décès ces dernières semaines.
Une lueur d'espoir. Le tout premier essai clinique dans le monde d'un traitement contre le virus de Marburg a démarré au Rwanda, où cette forme de fièvre hémorragique ressemblant à Ebola a tué au moins 13 personnes cet automne, a annoncé mardi l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Cet essai emploie un médicament utilisé pour traiter le Covid-19, a indiqué sur X le directeur de l'organisation, Tedros Adhanom Ghebreyesus, qui a salué une «nouvelle encourageante».
Le Rwanda a déclaré une épidémie de Marburg le 28 septembre. Au 11 octobre, le ministère de la Santé du pays a recensé 58 cas de personnes contaminées, 13 décès et 12 guérisons. Outre le traitement, une campagne d'immunisation à l'aide d'un vaccin expérimental a été lancée et l'agence sanitaire de l'Union africaine estime que l'épidémie est désormais «maîtrisée».
Qu'est-ce que la maladie à virus de Marburg ?
La maladie à virus de Marburg est une fièvre hémorragique très virulente et dangereuse pour l'homme. De plus, les taux de létalité sont très importants, ayant varié de 24% à 88% lors des épidémies précédentes, en fonction de la souche virale et de la gestion des cas, selon l'OMS.
Cette maladie a été découverte pour la première fois à Marburg (Allemagne) dans les années 1960.
Des chercheurs sont subitement tombés malades, alors qu'ils travaillaient sur un vaccin à base de cellules de singes. Ils sont considérés comme les premiers cas de maladie à virus de Marburg.
Quels sont les symptômes ?
La maladie à virus de Marburg est plutôt difficile à identifier, car les symptômes sont proches de ceux des autres maladies tropicales, comme Ebola ou le paludisme.
Le premier symptôme ressenti reste la plupart du temps la fièvre, arrivant de manière soudaine et à haute intensité. Le patient peut aussi avoir des maux de tête intenses, entrainant parfois des malaises.
En 2023, l'OMS avait signalé neuf décès, et 16 cas suspects présentant des symptômes tels que la fièvre, la fatigue, des vomissements et des diarrhées sanguinolentes.
Comment se transmet la maladie ?
Le virus de Marburg se transmet à l'homme par les chauves-souris frugivores et se propage dans l'espèce humaine par contact direct avec les fluides corporels des personnes infectées, tels que le sang, l'urine ou le sperme par exemple. Des personnes peuvent également être atteintes au contact direct de surfaces ou matériaux infectés.
Pour l'instant, cette maladie est surtout présente sur le continent africain. Des flambées épidémiques ont été déclarées par le passé en Afrique du Sud, en Angola, en Ouganda, au Ghana, ou encore au Rwanda plus récemment.
Y a-t-il un traitement ?
Pour le moment aucun vaccin contre la maladie à virus de Marburg n'existe, malgré la première constatation de la maladie il y a plus de soixante ans. Afin de limiter au maximum la maladie, les malades suivent des traitements de réhydratation par voie orale ou intraveineuse, mais aussi le traitement de certains symptômes spécifiques permettent d'augmenter les chances de survie.
Selon l'OMS, une série de traitements potentiels, y compris des produits sanguins, des thérapies immunitaires et des médicaments, ainsi que des vaccins candidats avec des données de phase 1 sont en cours d'évaluation.