D’après une étude irlandaise basée sur 354 familles volontaires, les bébés nés pendant la pandémie de Covid-19 auraient plus de difficultés à communiquer avec les autres que leurs prédécesseurs, en raison d’un manque d’interactions sociales.
Des effets sur le développement des tout-petits déjà quantifiables. Selon une étude, les bébés âgés de 2 ans, nés lors des trois premiers mois de la pandémie de Covid-19, auraient de moins bonnes capacités de communication avec les autres que leurs prédécesseurs.
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs du Royal College of Surgeons in Ireland (RCSI) ont analysé le comportement des bébés présents au sein de 354 familles participantes à l’expérience.
«Nous voulions comprendre ce qu'était la vie des bébés nés pendant la pandémie et ce que cela pouvait signifier pour leur santé générale et leur développement», a confié Susan Byrne pour The Observer. Cette dernière, maître de conférences au RCSI, a dirigé l’étude en collaboration avec Jonathan Hourihane, un professeur de pédiatrie au RCSI.
Des interactions limitées entre bébés et avec les adultes
Les résultats observés par l’équipe de chercheurs ont permis de démontrer que les interactions sociales des bambins suivis étaient largement insuffisantes. Ils ont constaté que les bébés nés pendant le Covid n’avaient rencontré que trois personnes à l’âge de six mois, en intégrant les parents de ces derniers dans la statistique. Pire encore, 25% des nouveau-nés de l’étude n’avaient pas rencontré le moindre enfant de leur âge avant leur premier anniversaire.
Le manque d’interactions sociales de ces enfants a entrainé une autre problématique pour ceux-ci. Ils ont également entendu moins de mots puisqu’ils se sont moins confrontés au monde extérieur et au vocabulaire plus large employé par une plus grande variété de personnes, petits ou grands.
Alors que la communication de ces bébés a régressé, les autres capacités majeures de ces enfants n’ont pas subi la moindre perturbation lors de cette période, selon l’étude. D’après les résultats de l’enquête, la pandémie n’a pas amplifié les problématiques liés à la motricité, à l’anxiété ou aux problèmes de sommeil.
Avec la fin des restrictions, les enfants nés pendant la pandémie ont pu s’ouvrir davantage aux autres et donc rectifier les problèmes de communication observés dans ces travaux. Pour s’en assurer, les scientifiques à l’origine de cette étude ont prévu de renouveler l’enquête auprès de ce panel dans les prochaines années.
«Les restrictions imposées par le Covid ont pris fin il y a un certain temps, et les bébés sont sortis et ont participé à des activités normales, ont rencontré d'autres personnes, sont allés dans des groupes de jeu. On pourrait espérer que les résultats se stabilisent à l'âge de cinq ans, mais nous devons déterminer de manière concluante si c'est vraiment le cas», a conclu la directrice de l’étude.
Des résultats en baisse à l’école primaire depuis le Covid
Les tests d’évaluation standard (Sats) passés en Angleterre à la fin de l'école primaire ont révélé la semaine dernière que le niveau des élèves avait baissé en mathématiques, en lecture et en écriture par rapport aux résultats observés avant la pandémie.
Dans le détail, 59% des étudiants ont atteint le niveau attendu dans ces trois matières, soit une baisse de 6% par rapport aux données récoltées en 2019 avant le Covid-19. Un chiffre inquiétant, d’autant plus que le gouvernement britannique a fixé l’objectif de 90% d’élèves atteignant le niveau attendu dans ces matières clés, à la fin de l’école primaire, d’ici 2030.
Mary Bousted, la secrétaire générale adjointe du syndicat de l'éducation national, a fait part de son inquiétude face à la plongée des résultats constatés chez les jeunes élèves anglais. Selon elle, la dynamique n’est pas prête de s’inverser à cause de nombreux problèmes structurels relevés dans le système éducatif britannique.
«Les résultats confirment le point de vue des enseignants et des chercheurs : les écoles primaires sont toujours profondément touchées par la pandémie. Les tests de maturité aggravent cette situation déjà difficile. Le financement est insuffisant. La taille des classes augmente. Les emplois du personnel de soutien ont été supprimés. Il n'y a pas de programme substantiel pour soutenir le redressement de l'éducation», a regretté cette dernière dans l’hebdomadaire.