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7e vague de Covid-19 : rebond des contaminations, hôpitaux éreintés : un été menacé ?

Le rebond récent des indicateurs de l'épidémie de Covid-19 en France inquiète, alors que l'été se profile. 206.554 nouveaux cas ont été enregistrés en vingt-quatre heures.

Alors que les Français se projetaient volontiers dans un été 2022 loin de toute contrainte liée au Covid-19, les indicateurs épidémiologiques sont venus troubler la fête : la septième vague est là. Le pays connaît actuellement un rebond indéniable des contaminations, dans un contexte d'extrême fragilité de l'hôpital. Ainsi, 206.554 nouveaux cas ont été enregistrés ce mardi ces dernières vingt-quatre heures.

Dans un avis rendu public lundi 4 juillet, le Conseil scientifique a rappelé que cette nouvelle vague a démarré fin mai en France, dans le sillage de l'Afrique du sud et du Portugal. Elle est associée aux sous-variants BA.4 et BA.5 d'Omicron, sachant que, selon Santé publique France, ce dernier devient majoritaire, avec 59 % des séquences interprétables au 13 juin.

D'après le Conseil scientifique, il est toutefois «difficile de savoir quel va être en France le retentissement en hospitalisations et décès» de cette nouvelle phase de l'épidémie.

Jeudi 30 juin, le président de l'instance, Jean-François Delfraissy, estimait que «la difficulté pour cet été, c'est qu'on a une poussée avec le nouveau variant (BA.5) - et on s'attend à 1.500 admissions quotidiennes à l'hôpital d'ici à une semaine - c'est-à-dire comme au mois de mars, alors que l'offre de soins est plus faible».

Il prévoyait alors un pic «fin juillet-début août» et prédisait : «Je crois que nous allons tenir à condition de reprendre la vaccination chez les plus âgés et se réinterroger sur un certain nombre de recommandations pour limiter les contaminations».

Un système de santé «à bout de souffle»

Le niveau des hospitalisations, «élevé pour la saison», est identifié comme un «point de vigilance» par le Conseil scientifique. Cette 7e vague intervient à un moment où, selon les mots du nouveau ministre de la Santé, François Braun, «les urgences [...] sont malades, l'hôpital public n'est pas bien et tout notre système de santé est à bout de souffle».

Fin mai, le syndicat des professionnels des structures de médecine d’urgence, Samu-Urgences de France, a en effet recensé au moins 120 services contraints de limiter leur activité faute de soignants.

Une enquête conduite en avril et mai 2022 par la Fédération hospitalière de France (FHF) a tiré les mêmes conclusions. Menée auprès de plus de 400 établissements publics de santé et médico-sociaux, elle a révélé que «la quasi-totalité des établissements connaissent des difficultés de recrutement» d'infirmiers et d'aide-soignants «de manière permanente ou ponctuelle».

Sachant que ce manque d'embauches est conjugué à un absentéisme qui se stabilise à un niveau «historiquement élevé». Il a frôlé les 10 % en 2021 comme en 2020, contre 9 % en 2019 et 7,4 % en 2012.

Les effectifs ont pourtant «augmenté en moyenne de +3 % entre 2019 et 2021» dans les établissements publics, précise l'enquête. Mais cela «n’a pas permis de réduire la proportion de postes vacants dans les professions aides-soignants et en infirmiers», du fait notamment de l'augmentation de la demande de soins.

«Un été difficile se profile sur le plan notamment de la gestion des soins non programmés», alerte ainsi la FHF. Dans l'espoir de désengorger les hôpitaux, le gouvernement a commandé une «mission flash» sur les urgences, dont les 41 propositions ont été rendues jeudi 30 juin, avant d'être reprises par Elisabeth Borne.

La «régulation des admissions» est notamment préconisée, soit avec un «triage paramédical à l'entrée» des urgences, soit par une «régulation médicale préalable systématique» par le standard téléphonique du Samu.

Une stratégie «claire»

Le rapport suggère même de limiter par endroits l'accès aux seules «urgence vitales», en particulier la nuit. Critiquée, cette mesure restera toutefois à la main de chaque hôpital. Le porte-parole de l'Association des médecins urgentistes de France, Christian Prudhomme, y voit notamment «une rupture de service public» susceptible de provoquer «des morts évitables».

Des mesures à plus court terme ont également été prises, parmi lesquelles les heures supplémentaires payées double à l'hôpital et l'autorisation d'«exercer immédiatement» pour les élèves infirmiers et aides-soignants à leur sortie de l'école.

Ce mardi 5 juillet, François Braun a souligné que, si le virus «circule plus et plus vite», l'augmentation des hospitalisations reste toutefois «très en deça du pic de janvier» et sans comparaison avec les vagues précédentes. Conscient toutefois «du contexte que nous connaissons sur l'hôpital», le ministre de la Santé s'est engagé à «veiller au retentissement de cette reprise sur le système de santé».

Pour cela, le gouvernement dispose selon lui d'une stratégie «claire», qui consiste à «retrouver tous les bons réflexes». Le ministre a ainsi encouragé le port du masque «dans les lieux bondés», notamment les transports, et le recours au deuxième rappel vaccinal pour les plus fragiles.

Le projet de loi «de veille et de sécurité sanitaire» acte la fin de la plupart des mesures d'urgence sanitaire après le 31 juillet mais «si nous sortons des régimes exceptionnels de crise, nous ne sortons pas pour autant de l'épidémie de Covid», a rappelé François Braun. Aussi, «certains outils» seront maintenus pour surveiller l'évolution de l'épidémie, y compris cet été.

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