L'actrice Charlotte Lewis a perdu en appel le procès en diffamation intenté contre Roman Polanski. Elle accusait le cinéaste de l'avoir traitée de menteuse alors qu'elle l'accusait de viol.
Le jugement est tombé. La cour d'appel de Paris vient de confirmer le jugement rendu en première instance, en mai dernier, dans le cadre du procès en diffamation intenté par l'actrice britannique Charlotte Lewis à l'encontre de Roman Polanski, 91 ans, qui avait qualifié d'«odieux mensonge» les accusations d'agression sexuelle qu'elle avait lancées contre lui.
Déjà relaxé définitvement sur le plan pénal, le réalisateur franco-polonais n'est donc pas condamné au civil, et n'aura pas à verser des dommages et intérêts à la plaignante.
Interrogé dans Paris Match en décembre 2019 sur les accusations d'agression sexuelle et de viol portées contre lui par plusieurs femmes, le réalisateur de «Rosemary's Baby» avait répondu : «Voyez-vous, la première qualité d'un bon menteur, c'est une excellente mémoire. On mentionne toujours Charlotte Lewis dans la liste de mes accusatrices sans jamais relever ses contradictions».
Le tribunal qui l'avait relaxé en mai dernier, et qui n'était pas chargé de déterminer s’il avait violé ou non la comédienne mais seulement s’il avait fait un usage abusif de sa liberté d'expression dans un entretien en 2019, avait considéré qu'il n'y avait «aucun fait susceptible de porter atteinte à l'honneur et à la considération de la partie civile».
Charlotte Lewis avait fait appel, mais pas le parquet. La relaxe de Roman Polanski était dès lors définitive mais la cour d'appel aurait pu, ce 4 décembre, reconnaître le réalisateur coupable d'une «faute civile» et le condamner à verser des dommages et intérêts.
En 2010, lors d'une conférence de presse au Festival de Cannes, Charlotte Lewis avait raconté avoir été agressée sexuellement par le réalisateur à l'occasion d'un casting organisé chez lui, à Paris, en 1983, alors qu'elle était âgée de 16 ans.
Un procès ANNULÉ
Roman Polanski a été accusé d'agressions sexuelles et viols par une dizaine de femmes au fil de sa carrière, des accusations qu'il a toujours contestées.
Oscarisé pour «Le Pianiste» en 2003, il est considéré comme un fugitif aux Etats-Unis depuis plus de quarante ans, après une condamnation pour des «relations sexuelles illégales» avec une mineure de 13 ans, Samantha Gailey (devenue Geimer). Après 42 jours de prison, le cinéaste avait en effet fui la justice américaine en 1977 et est depuis parvenu à échapper aux demandes d’extradition.
Un procès au civil du réalisateur pour viol sur mineur en 1973 qui était prévu en août 2025 en Californie a été annulé après un accord entre les parties, a indiqué le 23 octobre 2024 à l'AFP son avocat américain.