En l’espace de trois jours, le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS) et des factions rebelles alliées ont lancé leur plus grande offensive de ces dernières années contre le régime de Bachar al-Asssad, parvenant à conquérir selon une ONG la «majeure partie» d’Alep, capitale économique du pays.
Un groupe bien implanté dans la région. Mercredi, les jihadistes de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), alliance dominée par l'ancienne branche syrienne d'al-Qaida, et des rebelles soutenus par la Turquie ont attaqué des territoires du régime dans la province d'Alep et dans la région voisine d'Idleb (nord-ouest). Mais qui se cache derrière ce groupe islamiste dont le nom signifie «Organisation de libération du Levant» ?
Fondé en 2017, HTS est dirigé par Abou Mohammad al-Joulani, un ancien membre de la branche syrienne d’al-Qaida. Né en 1971 en Syrie, ce dernier a fait ses armes dans les rangs d’al-Qaida en Irak avant de revenir en Syrie en 2011, où il est rapidement devenu une figure majeure de l’insurrection contre le régime de Bachar al-Assad.
Plusieurs milliers de combattants pour ce «micro-état»
Le groupe islamiste a pour bastion le nord de la Syrie la région d’Idleb, occupant également des secteurs des provinces d’Alep, de Hama et de Lattaquié. «Ces dernières années, le HTS a mis en place un gouvernement semi-technocratique à Idleb, le Gouvernement Syrien du Salut (SSG). Celui-ci est doté d’une force de police formée, de services, d’aide humanitaire, de programmes de santé…», décrit sur X Charles Lister, expert au Middle East Institute.
In many ways, #Assad’s been more vulnerable than ever over the last 2-3yrs — economically, socially & militarily. #Russia’s still there, but distracted. Same for #Iran.
But the NW armed opposition always had a “Round 2” in the works — they’ve been training for this for years. https://t.co/juobkYeoLp— Charles Lister (@Charles_Lister) November 29, 2024
Depuis ce «micro-état», HTS a aussi mis la main sur plusieurs groupes de rebelles, transformés en «unités de «forces spéciales» vouées aux opérations secrètes, aux raids éclairs derrière les lignes ennemies et aux opérations nocturnes», a poursuivi l’expert pour The Spectator.
S’il est difficile d’estimer le nombre de combattants que compte l’organisation, ils seraient de l’ordre en plusieurs milliers. En 2018, l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) dénombrait ainsi 30.000 hommes. De son côté, le Centre d’études stratégiques et internationales évoque une fourchette de 10.000 à 20.000 combattants.