En Angleterre et au pays de Galles, 593 policiers ont été renvoyés pour faute en un an, un record. Ces dernières années, le comportement des agents britanniques a été pointé du doigt a plusieurs reprises.
Marquée par une série de scandales récents, la réputation de la police anglaise est à la peine. D'après des chiffres officiels publiés ce mardi 5 novembre, près de 600 agents ont été renvoyés pour faute ou mauvaise conduite en Angleterre et au pays de Galles en un an.
Ces données, révélées par le College of policing, un organisme de formation des forces de l'ordre, montrent que les licenciements ont bondi de 50% entre avril 2023 et mars 2024, portant à 593 le nombre de policier renvoyés. L'Angleterre et le pays de Galles comptent 147.000 agents au total sur leur territoire.
Parmi les renvois, 74 cas d'agressions sexuelles ou de comportement répréhensible à caractère sexuel ont été dénombrés, ainsi que 18 cas de possession d'images pédopornographiques. 71 cas de comportement discriminatoires sont aussi répertoriés, sachant que ces différents motifs peuvent se cumuler.
La principale cause des renvois, qui concerne 125 cas, reste la «malhonnêteté» dans les fonctions exercées. Pour 66 d'entre eux il est question de révélation d'informations confidentielles ou d'un accès non-autorisé à de telles données.
Ce rapport du College of Policing met à mal la réputation de la police anglaise, dejà profondément entachée par des affaires sordides. Le policier Wayne Couzens a notamment été condamné à la prison à vie pour l'enlèvement, le viol et le meurtre en mars 2021 de Sarah Everard, 33 ans.
Près de deux ans plus tard, l'agent londonien David Carrick a lui aussi été condamnée à la perpétuité pour des dizaines de viols et autres agressions sexuelles perpétrés sur douze femme, sur une période d'environ vingt ans.
Racisme, homophobie et misogynie
A celà s'ajoute plusieurs rapports qui ont tous dénoncé des comportements racistes, homophobes et misogynes au sein de la police anglaise. Dans ce contexte, de nombreuses voix s'élèvent pour exiger des réformes.
Tom Harding, un responsable du College of Policing, reconnaît que «la conduite d'un certain nombre de policiers n'est pas du tout à la hauteur des normes que nous avons fixées et que la population est en droit d'exiger».
Il affirme que «leur comportement ternit le fonctionnement de la police et érode la confiance du public» mais estime que leur renvoi atteste de l'existence de «procédures solides» en interne.
Dans le sillage de ces inquiétudes au sujet des forces de l'ordre, la «Met police» a annoncé en janvier 2023 que 1.633 affaires d'agressions sexuelles ou de violences domestiques présumées impliquant plus de 1.000 policiers ces dix dernières années seraient réexaminées.