En Sicile, les recherches se poursuivent pour retrouver les victimes de la catastrophe du naufrage d’un yatch. Un événement que les premiers experts qualifient de «cygne noir», en référence à une théorie statistique.
Une théorie macabre pour une statistique rarissime. En Sicile, près des côtes de Palerme, un yacht de 56m de long a fait naufrage lundi alors qu’une douzaine de passagers, accompagnés de dix membres d'équipage, faisaient la fête. Ce mercredi 21 août dans l'après-midi, les autorités recherchent toujours deux personnes tandis que cinq corps sans vie ont été repêchés. Un événement tragique que des experts ont rapproché de la théorie du «cygne noir».
Dans un entretien accordé à RTL Info, Matthew Schank, Président du conseil maritime de recherche et de sauvetage, a fait part de sa surprise de voir se former une tempête, qui rappelons-le est à l'origine du naufrage du yacht. «La Sicile n’est pas réputée pour ses tornades ou ses trombes d’eau. Il y a un risque que cela se produise, mais ce n’est pas le cas tous les jours», a-t-il expliqué avant de qualifier la catastrophe de «cygne noir».
La théorie dite du «cygne noir» est une «loi» établie dès 2001 par le statisticien Nassim Taleb dans son essai «Le Cygne noir : la puissance de l'imprévisible». Elle doit son nom à une croyance établie au 2e siècle après J.C. où l'on pensait qu'un cygne noir n'existait pas et servait alors à désigner une chose qui ne pouvait pas exister. De nos jours, elle s’applique aux événements tragiques qui ont très peu de probabilité de se produire et qui ont un impact sur l’Histoire. Une théorie avancée d'abord pour les marchés financiers pour décrire certaines crises qui avaient très peu de probabilités de se déclarer et qui ont eu un impact notable sur l'économie. Peu à peu, le «cygne noir» a été utilisé pour parler d'événements historiques comme les attentats du 11 septembre 2001 ou encore la catastrophe nucléaire de Fukushima (2011).
Des victimes d’influences
Au-delà du fait que l'imprévisibilité de cette tragédie soit frappante, comme l'a expliqué Matthew Schank, il faut désormais mesurer son impact en s'intéressant aux victimes de la catastrophe du voilier en Sicile pour la relier au «cygne noir». Le fait que ce type d'accident relié à une tempête d'une telle ampleur soit presque improbable.
A cela s'ajoute la disparition de Mike Lynch le milliardaire surnommé le «Bill Gates britannique» ou encore celle de Jonathan Bloomer, haut responsable de la banque Morgan Stanley. Des hommes de pouvoir au vaste champ d’influence et dont les décès pourraient avoir de lourdes conséquences pour leurs sociétés. De quoi définitivement faire de la catastrophe un «cygne noir».