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Bangladesh : plus de 300 morts, 2.500 arrestations... Pourquoi le pays s'embrase-t-il ?

Un dernier bilan ce mardi faisait état d’au moins 174 personnes décédées, dont plusieurs policiers. [@Reuters]

Plus de 2.500 personnes ont été arrêtées ces derniers jours par les autorités du Bangladesh, après des violences en lien avec des manifestations d’étudiants réclamant la suppression des quotas pour le recrutement dans la fonction publique. Plus de 300 personnes sont mortes, selon un dernier bilan ce lundi 5 août.

Un système jugé injuste. Aboli en 2018 après des semaines de manifestations, puis réinstauré en juin dernier par la Haute Cour de Dacca, le système des quotas, basé sur le «mérite» est au cœur de vifs affrontements entre étudiants et forces de l’ordre au Bangladesh depuis début juillet.

A tel point qu’un dernier bilan ce lundi faisait état d'au moins 300 personnes décédées, dont plusieurs policiers. Les autorités avaientt également imposé un couvre-feu, déployé des soldats dans tout le pays d'Asie du Sud, et coupé l'Internet à l'échelle nationale, restreignant considérablement la circulation des informations.

La Première ministre en mauvaise position

Cette situation dramatique s’explique par le rétablissement fin juin, du système de quotas réservant plus de la moitié des postes de fonctionnaires bien rémunérés et très demandés à certaines catégories de la population, ce que les étudiants jugent discriminatoire.

Quelque 30% de ces postes reviennent notamment à des enfants de ceux qui se sont battus pour obtenir l'indépendance du Bangladesh en 1971, 10% aux femmes et 10% à des districts spécifiques.

Les détracteurs de ce système affirment que les autorités du pays visent à favoriser les enfants des partisans de la Première ministre Sheikh Hasina, à la tête du pays depuis 2009, et dont le père, Sheikh Mujibur Rahman, a été le leader fondateur du Bangladesh.

Sheikh Hasina, âgée de 76 ans, dirige le pays depuis 2009 et a remporté sa quatrième élection consécutive en janvier, à l'issue d'un scrutin sans véritable opposition. Les violences de ces derniers jours ont suscité des interrogations sur son avenir, mais elle a dit lundi devant des hommes d'affaires sa détermination à rester au pouvoir, en affirmant : «Sheikh Hasina ne fuit jamais».

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