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Turbulences en avion : pourquoi sont-elles de plus en plus fréquentes ?

Si les turbulences sont violentes, les pilotes peuvent décider de ralentir ou de changer d'altitude pour limiter les secousses. (Illustration) [©Unsplash]

Une quarantaine de passagers d'un Boeing ont été légèrement blessés après de violentes turbulences lors d'un vol reliant Madrid (Espagne) à Montevideo (Uruguay) dans la nuit du dimanche 30 juin au lundi 1er juillet. Un cas rarissime mais amené à devenir plus fréquent en raison d'une recrudescence de ce phénomène.

Des voyages en avion de moins en moins paisibles. Dans la nuit de dimanche à lundi, un Boeing 787-9 Dreamliner de la compagnie Air Europa a dû se poser en urgence à 2h42 (heure locale, 5h42 GMT) à Natal (Brésil). L’avion a été dérouté de son trajet initial, devant relier Madrid (Espagne) à Montevideo (Uruguay), en raison de violentes turbulences lors du vol qui ont blessé légèrement une quarataine de passagers.

L'année dernière, une équipe de chercheurs britanniques menés par Paul D. Williams expliquaient cette évolution dans une étude. Pour nous permettre de comprendre, les scientifiques expliquent d'abord que les turbulences proviennent de cisaillements de vents contraires qui se rencontrent à quelques milliers de mètres au-dessus de la surface terrestre. Ces vents, justement, sont eux-mêmes dus aux différences de températures entre les pôles et l'équateur.

Or, la température, du fait du réchauffement, changeant aussi bien aux pôles qu'à l'équateur, les chercheurs ont pu constater que ces vents se croisaient avec toujours plus de force et de manière toujours plus fréquente. Une évolution qui risque de se poursuivre à cause de la dégradation du climat. Surtout, ce phénomène, précisément appelé «turbulences en atmosphérique claire», est presque impossible à détecter et anticiper pour les pilotes. En effet, seules les turbulences résultantes de phénomènes météorologiques majeurs (comme les orages) sont prédictibles.

Le continent américain particulièrement concerné par les turbulences

Grâce à cette étude, on peut également constater que la région du monde la plus touchée par les turbulences est le continent nord-américain. Cela s'explique de la même manière : au-dessus des Etats-Unis passe un courant-jet polaire, spécialement fragilisé par le réchauffement climatique. Quand il rencontre les airs plus chauds du sud du pays, cela crée des turbulences. Sur cette zone américaine, on recense une hausse de 55% des turbulences graves (de 17 heures en 1979 à 27 heures en 2020). Les turbulences modérées (+37%) et les légères (+17%) ont aussi connu une hausse.

Au moment de la sortie de son étude, le professeur Paul D. Williams se voulait rassurant : «Personne ne devrait renoncer aux voyages aériens par peur des turbulences, mais il est conseillé de garder sa ceinture de sécurité attachée en tout temps. C'est ce que font les pilotes. C'est presque une garantie de ne pas pâtir même des pires turbulences.»

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