Ce 20 mars 2024 va sortir en France la biographie du pape François. Intitulée «Vivre, Mon histoire à travers la grande Histoire», cette dernière va retracer la vie du souverain pontife. Voici ce qu'il faut retenir des extraits parus en avant-première ce jeudi dans le quotidien italien Corriere della Sera.
Son enfance en Argentine, son rapport à l'homosexualité ou encore sa relation avec Benoît XVI, dans sa biographie à paraître le 20 mars prochain, le pape François s'est confié. Le point sur ce qu'il faut retenir.
Une vocation de missionnaire au Japon
Revenant sur son passé en Argentine, le pape François a expliqué se souvenir du jour où, à l’âge de huit ans, il apprit que les Américains avaient fait tomber deux bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki. Dans sa biographie, il a dénoncé l’emploi de ces «engins de mort» comme un «crime contre l’homme, contre sa dignité et contre toute possibilité d’avenir dans notre maison commune».
Le sort des Japonais pendant l’après-guerre a donc touché le jeune Jorge Mario Bergoglio, qui plus tard a tenté de devenir missionnaire au Japon. Une volonté qu’il s’est vu refuser par les jésuites en raison de sa santé, «précaire à l’époque».
«Si on m’avait envoyé sur cette terre de mission, ma vie aurait sans doute pris une autre voie ; et quelqu’un d’autre se trouverait aujourd’hui au Vatican», a estimé le souverain pontife.
Le Pape François confesse un «petit écart» de jeunesse
Montrant que le pape reste un homme malgré sa charge à la tête de l'Église catholique, François Ier s'est confié sur la vie amoureuse qu'il avait eu avant de devenir prêtre.
Ainsi, il a expliqué avoir eu une petite amie «qui travaillait dans le monde du cinéma» avant sa vocation, mais avoir aussi commis un «petit écart» lors de son année de séminaire après avoir rencontré une jeune femme lors du mariage d’un oncle.
Cette fille lui avait «fait tourner la tête» par sa beauté et son intelligence au point de le gêner dans ses prières pendant une semaine entière. «Heureusement, cela a fini par passer et je me suis consacré corps et âme à ma vocation», a-t-il ajouté, expliquant qu’il est «normal» et humain pour un prêtre de connaître ce genre d’hésitations.
Sa vie sous la dictature
Dans l’ouvrage, le pontife s’est remémoré le coup d’État de 1976 qui a installé la dictature en Argentine, estimant avoir à l’époque été placé sous surveillance des «services secrets». Il a expliqué être venu en aide à des séminaristes poursuivis par le régime, et avoir même une fois donné sa carte d’identité à un garçon qui lui ressemblait pour qu’il puisse fuir le pays.
Le pape François, alors supérieur des jésuites dans son pays, a assuré s’être battu pour les deux jésuites qui avaient été enlevés par le régime, les pères Orlando Yorio et Ferenc Jalics – certains ayant mis en cause son action sur ce dossier. Il a expliqué avoir obtenu leur libération du général Videla en demandant à l’aumônier du dictateur de se faire porter pâle pour pouvoir le remplacer lors d’une messe.
Jorge Mario Bergoglio n’obtint en revanche pas la libération de son amie communiste Esther, qui fut torturée puis jetée d’un avion. Cette période, fut celle d’un «génocide générationnel» pour son pays.
Une relation complexe avec Benoît XVI
Le pape est par la suite revenu sur la figure de Benoît XVI, considérant qu’elle a été «instrumentalisée à des fins idéologiques et politiques par des personnes sans scrupules», qui n’auraient pas accepté la renonciation.
Dès le début de son pontificat, le pape François a demandé à son prédécesseur de ne pas vivre «caché, comme il l’avait d’abord envisagé», mais de continuer à participer à la vie de l’Église pour éviter que certains l’utilisent contre lui. «Malheureusement, cela n’a pas servi à grand-chose, car en dix ans, les polémiques n’ont pas manqué et cela nous a fait du mal à tous les deux», a regretté le souverain pontife.
Pas de «pape émérite» François
Face aux rumeurs sur sa santé déclinante, le pape est catégorique. En effet, ce dernier considère que le ministère pontifical est «ad vitam» et ne pas voir «de conditions pour y renoncer», même s’il reconnaît que les choses pourraient être différentes en cas de «grave empêchement physique».
Il explique que si cela devait arriver, il ne porterait pas le titre de «pontife émérite», mais qu’il s’installerait dans la basilique Sainte-Marie Majeure, à Rome, pour reprendre son ministère de «confesseur» et pour «porter la communion aux malades».
Détracteur de l'avortement mais soutien de la cause homosexuelle
Si le souverain pontife se montre très critiques sur les sujets bioéthiques et l'IVG, il possède tout de même une volonté de faire évoluer l’Église, notamment avec l’accueil des homosexuels. En effet, le pape a défendu la «bénédiction des couples irréguliers», qu’il a autorisé avec le Motu proprio Fiducia supplicans en décembre dernier.
Si pour lui, le mariage homosexuel n’est pas possible, les unions civiles le sont, parce qu’il considère «juste» que les personnes homosexuelles aient une «protection légale comme tout le monde». Il a insisté sur l’importance pour l’Église d’aller voir les personnes qui vivent «aux marges», comme le faisait Jésus, et que c’est ce qu’elle doit donc faire aujourd’hui avec les membres de la communauté LGBTQ+.