Javier Milei, économiste ultralibéral, qui se décrit comme un «anarcho-capitaliste», a bousculé le paysage politique argentin. Il a remporté l'élection présidentielle le 19 novembre dernier avec une large victoire, et vient d'être investi président ce dimanche.
Inconnu il y a encore quelques années, Javier Milei a eu une ascension politique fulgurante. Qualifié au second tour de l’élection présidentielle en Argentine, l’économiste provocateur a été élu président avec 55,6% des voix, contre 44,3% pour son adversaire, le ministre centriste de l'Economie, Sergio Massa.
Né à Buenos Aires, il a étudié l’économie à l’Université de Belgrano, et s’est fait connaître pour ses interventions sur les plateaux de télévision et pour ses analyses économiques acerbes. Il est rapidement devenu l’un des personnages les plus influents du paysage médiatique argentin. Il s’est notamment fait remarquer par son style atypique et son ton agressif lors des débats. Il est ensuite dirigé vers la politique en 2020, et a été élu député en 2021 sous l’étiquette La Libertad Avanza, parti qu’il a fondé la même année.
Âgé de 53 ans, il souhaite faire de l’Argentine une «puissance mondiale», et lui faire retrouver sa «grandeur». Un discours qui n'est pas sans rappeler le «Make America great again» de Donald Trump. Il se revendique du libéralisme libertaire, et prône la non-intervention de l’État dans le secteur économique. Son discours a séduit rapidement une partie de la population argentine à mesure que le pays s’est enfoncé dans l’inflation, qui a atteint 103% depuis le début de l’année.
Des positions radicales
Ultralibéral, Javier Milei souhaite notamment adopter le dollar américain comme monnaie, supprimer la Banque centrale argentine, privatiser toutes les entreprises publiques et réduire drastiquement les dépenses de l’État. Sur le plan fiscal, il défend une importante réduction des impôts et la suppression de certaines taxes.
En plus de sa posture radicale sur l’économie, Javier Milei a aussi eu des positions plus que controversées sur des sujets de société. Il s’était notamment positionné en faveur du libre achat d’armes à feu et d’organes humains, au nom de la «liberté à disposer de son corps», avant de rétropédaler. Il est aussi totalement opposé à l’avortement, qui a été légalisé en Argentine en 2020 et qui a été une victoire historique pour les militants des droits des femmes. Javier Milei a plusieurs fois laissé entendre qu’il pourrait faire retirer cette loi s’il arrivait au pouvoir.
Personnage haut en couleur, il vit avec quatre chiens, des mastiffs anglais de plus de 100 kilos, qui portent chacun le nom d’un économiste libéral. Il est également très présent sur les réseaux sociaux, notamment sur TikTok, où il espère convaincre la jeunesse.
Le nouveau président prendra officiellement ses fonctions le 10 décembre prochain.