Joe Biden, le président des Etats-Unis, se rend au Vietnam, ce dimanche 10 septembre, pour renforcer les liens entre les deux pays. Cette rencontre bilatérale a pour but la signature d'un partenariat stratégique, avec en arrière-plan, la rivalité diplomatique entre les Etats-Unis et la Chine.
Le président américain Joe Biden est arrivé ce dimanche au Vietnam pour franchir un nouveau cap dans la relation bilatérale des deux pays. Sans oublier, la rivalité avec la Chine et la question des droits humains au Vietnam.
Après un week-end à New Delhi pour le sommet du G20, à Hanoï, Joe Biden fera la rencontre du chef du parti communiste au pouvoir, Nguyen Phu Trong.
Cette nouvelle étape devrait se conclure par la signature d'un «partenariat stratégique étendu» («comprehensive strategic partnership») entre le Vietnam et les Etats-Unis, le plus haut degré de proximité diplomatique pour Hanoï. Jusqu'ici le Vietnam n'a lié un tel partenariat qu'avec la Russie, l'Inde, la Corée du Sud et la Chine.
Ce nouveau statut bilatéral privilégié permettrait aux Etats-Unis de se rapprocher de la Chine, afin de faire face à la deuxième puissance mondiale.
Un rapprochement avec plusieurs intérêts
Ce rapprochement des Etats-Unis dans la zone indopacifique n'est pas anodin. Selon RFI, ce partenariat stratégique avec le Vietnam se traduirait par un message destiné à la Chine.
Cependant, Hanoï ne souhaite pas donner l'impression de prendre parti pour Washington ou Pékin, le Vietnam partage les inquiétudes des Etats-Unis concernant les revendications de Pékin en mer de Chine méridionale, une région où Hanoï a également des revendications concurrentes.
Le leader américain sera toutefois confronté à l'équilibre délicat entre les intérêts stratégiques et la promotion des droits de l'homme lors de cette visite.
En effet, le Vietnam présente un bilan particulièrement préoccupant dans ce dernier domaine. Les opposants font face à des actes d'intimidation, de harcèlement et à des peines d'emprisonnement prononcées à l'issue de procès manifestement injustes, avec même des signalements de cas de torture en vue d'obtenir des aveux, selon les informations de l'organisation Human Rights Watch.
Bien que Joe Biden ait fréquemment critiqué la Chine pour ses violations des droits de l'homme, il est resté relativement silencieux à propos du Vietnam, suscitant des inquiétudes parmi les défenseurs des droits de l'homme quant à sa possible réticence à aborder ce sujet.