Une égyptologue espagnole a réussi à déchiffrer un papyrus vieux de 4.000 ans, appartenant au musée de Majorque et préservé depuis plus de 150 ans. Nommé «Dialogue entre un homme et son Bâ», le manuscrit vient seulement de livrer tous ses secrets.
Sept ans de recherches. C’est le temps qu’il aura fallu à Marina Escolano-Poveda, une égyptologue espagnole professeure à l’université de Liverpool (Royaume-Uni), pour décoder les mystères d’un papyrus oublié dans les recoins du musée de Majorque en Espagne. Rédigé il y a 4.000 ans en hiératique, le manuscrit date du Moyen Empire et plus précisément de la XIIe dynastie égyptienne qui s’étend de 1991 à 1783 avant Jésus-Christ.
Dans les années 2010, la docteure Escolano-Poveda a découvert ces fragments de texte dans le musée de Majorque et s’est donnée la mission de les reconstituer pour en comprendre le sens. Après des années de recherches, elle est parvenue à faire le lien avec un autre document conservé depuis 1842 dans l’Ägyptisches Museum de Berlin, et amputé de son introduction. C’est grâce aux travaux du docteur Escolano-Poveda que le «Dialogue» a ainsi recouvré ses premières lignes, permettant de recontextualiser l’intégralité de l’œuvre.
Un récit philosophique sur l'âme
L'introduction retrouvée du «Dialogue» met donc en contexte le fameux manuscrit. Si le récit semble fictif, l’égyptologue espagnole penche plutôt pour un récit philosophique qui traite de l'hypothèse d'une expérience de mort imminente, à laquelle son auteur aurait réchappé.
Plus précisément, le «Dialogue entre un homme et son Bâ» traiterait de la question de l’âme, et notamment du «Bâ», une conception de l’âme après la mort. Le texte raconterait l’histoire d’un homme qui parle avec son âme et qui exprime sa volonté de voyager vers l’au-delà. L’homme est finalement sermonné par son Bâ, qui lui rappelle la valeur de la vie.
Si les hypothèses vont bon train pour interpréter ce dialogue antique, en attendant l'explication la plus aboutie, Marina Escolano-Poveda continue son étude du papyrus fragmenté. Selon un article du Point, il contient d'autres extraits de récits datant de l'ère du Moyen Empire.