Un sommet régional sur l’Amazonie, réunissant huit pays d’Amérique latine, s’ouvre ce mardi au Brésil dans l’espoir de trouver des solutions concrètes contre la déforestation et le réchauffement climatique.
Le mois de juillet 2023 a été le plus chaud jamais enregistré sur Terre, et de nombreuses régions du monde sont victimes de terribles incendies ou à l’inverse d’importantes tempêtes. C’est dans ce contexte que s’ouvre ce mardi un sommet exceptionnel sur l’Amazonie, à Belém, au Brésil.
Qui participe au sommet ?
Organisé à l’initiative du président de gauche Luiz Inácio Lula da Silva, ce sommet doit réunir, pour la première fois en près de 50 ans, les dirigeants de huit pays d’Amérique latine où s’étend l’Amazonie, ce mardi 8 et ce mercredi 9 août. Seront présents les représentants du Brésil, de la Bolivie, de la Colombie, de l'Equateur, du Guyana, du Pérou, du Suriname et du Venezuela, tous membres de l’OTCA, l’Organisation du traité de coopération amazonienne, créée en 1995 pour préserver la forêt amazonienne.
Des pays non-membres de l’OTCA ont également été invités à participer au sommet, notamment l’Indonésie, la République du Congo et le Congo-Brazzaville, qui abritent de vastes forêts tropicales sur leurs territoires, sur d’autres continents. Le président français Emmanuel Macron a également été invité à participer au sommet, mais la Guyane française, qui se situe sur le territoire amazonien, sera représentée par Brigitte Collet, son ambassadrice à Brasília.
En plus des dirigeants étrangers, des représentants des peuples autochtones vivant en Amazonie seront également présents lors du sommet, et espèrent peser dans les négociations.
Quels seront les thèmes abordés ?
L’objectif du Sommet de Belém est de trouver des solutions pour éradiquer la déforestation de l’Amazonie et ainsi préserver la biodiversité. Il sera notamment question de trouver des solutions pour éviter que l’Amazonie n’atteigne son «point de non-retour», c’est-à-dire le stade à partir duquel la forêt s’assécherait jusqu’à devenir une savane. Selon une étude menée par des scientifiques et des chefs indigènes, relayée par le média brésilien G1, ce point de non-retour pourrait être atteint en 2029. D’autres études avancent que ce point a déjà été atteint. Un effondrement de l’Amazonie aurait des conséquences gravissimes sur l’ensemble de l’Amérique latine, sur la production agricole, mais également sur le climat mondial.
Les participants au sommet de Belém devront donc discuter des politiques à mettre en place et des sanctions à prendre pour lutter contre la criminalité environnementale et la déforestation illégale. Cette réunion régionale devrait permettre d’établir un protocole de surveillance transfrontalière de la déforestation, de lutte contre les incendies, ou encore la mise en place de base de données sur la biodiversité et les ressources naturelles. Aussi, les dirigeants des pays membres de l’OTCA pourraient évoquer la création d’un parlement amazonien.
Un sommet très politique
«Il faut préserver (l'Amazonie), non pas comme un sanctuaire, mais comme une source d'apprentissage pour les scientifiques du monde entier, afin de trouver des moyens de préserver (la forêt) tout en créant de la richesse, en permettant à ceux qui vivent ici de vivre dignement», a déclaré Lula lundi, lors d'une cérémonie officielle à Santarem, une autre ville amazonienne.
L’organisation de ce sommet se veut être une répétition en vue de la COP30, qui se déroulera aussi à Belém, en Amazonie, en 2025. Depuis son arrivée au pouvoir en janvier, le président brésilien de gauche a fait de la lutte contre la déforestation l’une de ses priorités.
Son objectif : qu’elle disparaisse totalement à l’horizon 2030. Ce sommet de Belém a donc également pour but de convaincre ses homologues d’Amérique latine d’adopter le même objectif, afin de mettre en place des actions coordonnées pour lutter contre le réchauffement climatique.
La ministre brésilienne de l’Environnement, Marina Silva, a toutefois bien souligné que chaque pays ira à son rythme : «nous ne voulons pas imposer nos vues, il faut parvenir à un consensus progressif», a-t-elle expliqué lundi.