Pour l’année 2022, 4,1 millions d’hectares de forêts primaires tropicales ont été détruits dans le monde, soit l’équivalent de la surface d’un pays comme la Suisse ou les Pays-Bas, d’après les données du World Resources Institute publiées ce mardi 27 juin.
C'est l'équivalent d'un terrain de football en forêt vierge qui a disparu toutes les cinq secondes l'année dernière. Quelque 4,1 millions d'hectares de forêts tropicales primaires ont disparu en 2022.
Cela correspond, au total, à une superficie similaire à la taille d'un pays comme la Suisse ou les Pays-Bas, selon un rapport publié, mardi 27 juin, par le Global Forest Watch (GFW), une ONG financée par le World Resources Institute (WRI). C'est 10% de plus par rapport à 2021.
«Nous sommes en train de perdre l'un de nos outils les plus efficaces pour combattre le changement climatique, protéger la biodiversité et soutenir la santé et les moyens de subsistance de millions de personnes», a déploré, lors d'une conférence de presse Mikaela Weisse, directrice du GFW.
L’Amazonie reste l’urgence absolue
Malgré les engagements pris lors de la COP26 à Glasgow (Ecosse) en 2021 par les principaux dirigeants du monde, l'accélération de la destruction forestière se poursuit donc inexorablement.
Les forêts primaires tropicales détruites en 2022 ont ainsi libéré 2,7 milliards de tonnes de CO2, soit l'équivalent des émissions annuelles de l'Inde, pays le plus peuplé du monde, selon le WRI, qui pilote ce rapport.
En cela le Brésil est le pays le plus touché, avec une surface détruite qui représente 43% des pertes mondiales, devant la République démocratique du Congo (13%) et la Bolivie (9%). Les scientifiques craignent que le bassin amazonien, malmené par le changement climatique et la déforestation, se transforme à terme en savane. Une transition qui aurait pour conséquence de dérégler profondément les conditions météorologiques de l'Amérique du Sud et du reste de la planète.
Et pour cause, quelque 90 milliards de tonnes de CO2 sont stockées dans les arbres et les sols de la forêt amazonienne, soit deux fois les émissions annuelles mondiales. A noter que plus d’un milliard de personnes, dont près de la moitié appartiennent à des populations autochtones, dépendent directement des ressources forestières pour vivre.
«Stopper et inverser la disparition des forêts est l'une des manières d'atténuer (la situation) les plus rentables dont nous disposons aujourd'hui», a prévenu Frances Seymour, experte du WRI.
Si la République démocratique du Congo suit la même lignée avec plus d’un demi-million d’hectares de forêts détruits en 2022, malgré un accord l’année précédente, l’Indonésie en revanche, elle, continue ses progrès : la destruction forestière s'est ralentie pour la cinquième année consécutive, avec un taux de surfaces abattues divisé par plus de quatre depuis 2016.