L'Union cycliste internationale (UCI) a annoncé vendredi qu'elle allait interdire à son tour la participation aux compétitions internationales des athlètes transgenres.
La décision est finalement tombée ce vendredi. «Dorénavant, la participation des athlètes transgenres féminines ayant effectué leur transition après leur puberté (masculine) aux épreuves féminines du calendrier international UCI des différentes disciplines sera interdite dans toutes les catégories», a énoncé l'UCI dans un communiqué.
Jusque-là, l'UCI autorisait les femmes transgenres ayant vécu une puberté masculine à participer aux épreuves féminines si leur taux de testostérone - hormone mâle sécrétée en plus grande quantité chez les hommes que chez les femmes - était réduit à 2,5 nanomoles par litre au cours des deux années précédentes.
Fin 2021, le Comité international olympique (CIO) a renoncé à établir des directives uniformes pour l'ensemble des sports, laissant la main aux diverses fédérations internationales. World Athletics, qui supervise l'athlétisme, a par exemple décidé depuis d'exclure les personnes transgenres des compétitions d'athlétisme féminines.
«Garantir l'égalité des chances»
Selon le président français de l'UCI, David Lappartient, il est du «devoir» de l'instance «de garantir, avant tout, l'égalité des chances entre tous les concurrents». Et «c'est cet impératif, ajoute-t-il, qui a mené l'UCI à conclure» qu'il «n'était pas possible, par mesure de précaution, d'autoriser» les athlètes transgenres féminines «à courir dans les catégories féminines». Ces nouvelles règles entreront en vigueur dès le 17 juillet, mais pourront évoluer à l'avenir en fonction de l'évolution des connaissances scientifiques, a précisé l'UCI.
Pour appuyer sa décision, l'UCI observe que «les connaissances scientifiques ne permettent pas de confirmer qu'au moins deux ans d'hormonothérapie de confirmation du genre avec une concentration de testostérone plasmatique cible de 2,5 nmol/L, soit suffisants pour éliminer complètement les avantages donnés par la testostérone pendant la puberté chez les hommes».
En outre, poursuit-elle, «il existe une grande variabilité interindividuelle dans la réponse à l'hormonothérapie de confirmation du genre», et «on ne peut pas non plus exclure que des facteurs biomécaniques tels que la forme et la disposition des os de leurs membres antérieurs constituent un avantage persistant pour les athlètes transgenres féminines.»
La Fédération britannique de cyclisme a la même décision en Mai
L'UCI suit ainsi la Fédération britannique de cyclisme, qui a annoncé en mai qu'elle allait bannir les femmes transgenres de ses épreuves féminines. Un précédent règlement exigeait que les coureuses démontrent un faible taux de testostérone pendant 12 mois avant la compétition pour pouvoir s'y aligner.
Mais en avril, la Fédération avait suspendu ce règlement après qu'une femme transgenre, Emily Bridges, a voulu participer aux championnats nationaux d'Omnium en catégorie féminine alors qu'elle avait été déclarée inéligible par l'UCI. Bridges avait condamné la nouvelle politique, la qualifiant d'«acte violent» et en qualifiant la Fédération d'«organisation en déliquescence».