Six mois après avoir reporté sa venue en France, le Roi Charles III et son épouse Camilla sont finalement attendus à Paris ce mercredi 20 septembre dans le cadre d’une visite d’État de trois jours. Avant lui deux autres monarques britanniques étaient prénommés Charles, qui étaient-ils ?
«God Save the King» (Que Dieu protège le Roi). À compter de ce mercredi 20 septembre, le Roi Charles III et son épouse la Reine Camilla entament une visite d'État de trois jours en France. Cette dernière avait auparavant été reportée en raison des manifestations contre la réforme des retraites.
Petite exception : il s'agit en effet de la toute première visite d'État d'une tête couronnée masculine britannique puisque Charles III n'est que le troisième monarque portant le prénom de «Charles», les deux premiers, issus de la maison Windsor, ayant régné au Royaume-Uni au XVIIe siècle. Mais leur règne n’a pas été un long fleuve tranquille.
Charles I (1600-1649)
Né en novembre 1600 en Écosse, Charles Ier était le fils du roi Jacques Stuart, qui avait succédé à la reine Elizabeth en 1603, et petit-fils de la reine Marie-Stuart. À 25 ans, il était devenu le roi d’Angleterre.
Mais son règne avait commencé très mal puisque dès son accession au trône, Charles Ier s’était montré «autoritaire». En effet, convaincu de posséder un droit divin, le roi avait cherché, dès le début de son règne, à affronter le Parlement d’Angleterre en accroissant ses revenus et en haussant les impôts sans l’accord des représentants.
En tant que souverain, Charles Ier était également le gouverneur suprême de l’Église d’Angleterre, à l’origine de l’anglicanisme. Profitant de son statut, ce «tyran» n’a eu de cesse d’interférer dans les affaires religieuses de l’Église anglicane.
Pire encore, son mariage avec la princesse catholique française, Henriette-Marie de France, avait fait grincer des dents les Britanniques, les poussant à s’interroger sur «la véritable religion» de leur roi.
Durant vingt-trois ans, ce souverain despotique s’est livré à un bras de fer sans précédent avec le Parlement débouchant sur une guerre civile en 1642. Trois années plus tard, Charles Ier a été défait par le Parlement, et ce dernier lui a donc proposé une monarchie constitutionnelle. Une proposition qui n’a pas forcément plu au roi.
Face à la «résistance» du souverain et son refus de négocier, une deuxième guerre civile avait éclaté, finissant par mettre un terme à la souveraineté de Charles Ier. Jugé en 1649, le roi d’Angleterre a été condamné et décapité au palais de Whitehall à Londres, pour haute trahison.
Après sa décapitation, la monarchie avait été abolie et une République, appelée le «Commonwealth d’Angleterre», avait été instaurée avec le militaire Oliver Cromwell à sa tête.
Charles II (1630–1685)
Charles II est né le 29 mai 1930 à Londres. Il est le fils aîné de son prédécesseur, Charles Ier, et est le cousin germain du roi Louis XIV de France et de Marie-Thérèse d’Autriche, reine de France et de Navarre.
Lors de la deuxième guerre civile, Charles II, alors âgé de 20 ans, avait combattu avec son père. Après avoir été vaincu par Oliver Cromwell, en 1651, il avait décidé de fuir l’Angleterre pour la France, les Provinces-Unies et les Pays-Bas espagnols. La même année, il avait été proclamé roi en Écosse par le Parlement, malgré l’abolition de la monarchie en Angleterre après l’exécution de son père.
Avec le décès du militaire en 1658 après avoir contracté la malaria (le paludisme), Charles II avait été appelé à revenir à Londres et à monter sur le trône en 1660, donnant ainsi un second souffle à la couronne des Stuarts.
Durant son règne, Charles II a voulu rompre avec la politique menée par son père. Il était d’ailleurs surnommé le «merry monarch» ou le «monarque joyeux». À son époque, il a ouvert les théâtres et a accordé aux femmes le droit de jouer sur scène des rôles féminins.
Bien qu’il soit beaucoup moins autoritaire que son prédécesseur, le règne de Charles II a été marqué par deux crises majeures. La première étant la peste noire, déclenchée en 1665, et la deuxième le grand incendie de Londres, du dimanche 2 au mercredi 5 septembre 1666. En trois jours, 13.200 maisons, 87 églises paroissiales, la cathédrale Saint-Paul, et la majorité des bâtiments publics de la Cité ont été brûlés.
À sa mort en 1685, c’est son frère Jacques qui a récupéré la couronne puisque, même s’il était le père d’une douzaine d’enfants conçus avec différentes maîtresses, Charles II n’avait pas d’héritiers légitimes avec sa femme Catherine de Bargance.