Lors de sa réunion de ce lundi 20 février, la fédération turque des médecins (TTB) a affirmé avoir des doutes sur le nombre de morts avancé par le gouvernement, précisant qu’elle prévoit de contrôler le nombre de funérailles dès le mois de mars dans les communes touchées par les séismes.
Des incohérences. Alors que la Turquie a subi deux nouveaux séismes ce lundi 20 février, soit quatorze jours après les tremblements de terre ayant causé la mort de plus de 45.000 personnes, la fédération turque des médecins Türk Tabipleri Birligi (TTB) a affirmé avoir des doutes sur les chiffres officiels des victimes avancés par le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan, notant des incohérences entre le nombre de morts déclaré et le nombre de funérailles enregistré.
«Nous avons nos doutes au sujet de ces chiffres. Lorsque par exemple 6.000 morts ont été recensés à Kahramanmaras, les funérailles de 11.000 personnes y sont pourtant enregistrées», a déclaré Vedat Bulut au nom de la TTB ce lundi 20 février au cours d’une réunion réalisée en visioconférence.
Toutefois, ces incohérences entre les chiffres officiels du gouvernement et les funérailles recensées par la TTB pourraient s’expliquer par le fait que des familles de victimes aient apporté leurs dépouilles à Kahramanmaras pour les y enterrer. D’autres part, la fédération estime que les pertes humaines pourraient s’approcher des 60.000 mais «ce n’est en ce moment pas une estimation objective».
«Nous allons devoir collecter les chiffres des funérailles auprès des communes, et alors ce sera plus clair», a affirmé Vedat Bulut.
Le respect de la vie privée menacé
Lors de la visioconférence, le Dr Murat Civaner, professeur à l'Université de Médecine à Uludag, a déclaré qu’il existe de sérieux problèmes concernant le respect de la vie privée dans la région touchée par ces tremblements de terre. Il a averti que «les violations de la vie privée dans des situations extraordinaires peuvent devenir une norme».
Ainsi, le professeur a souligné «l'importance d'établir des zones d'installation temporaire conformément aux règles et a insisté sur le fait que la vie privée devait être prise en considération lors de l'établissement de ces zones», peut-on lire sur le site de la TTB.
Pour veiller au respect de la vie privée de la population touchée par les séismes, le Dr Murat Civaner a invité les prestataires de services de santé à assurer la sécurité des zones où les services de santé sont fournis, à protéger la confidentialité des dossiers des patients, à prêter attention au soutien des traducteurs dans la relation médecin-patient et à éviter les publications sur les réseaux sociaux qui peuvent violer la vie privée des travailleurs de la santé.