Le parlement de Singapour a officiellement mis fin ce mardi à une loi qui pénalisait les rapports sexuels entre hommes, mais a modifié sa Constitution pour empêcher la légalisation du mariage homosexuel.
Un pas en avant et un autre en arrière. Le parlement de Singapour a officiellement révoqué mardi 29 novembre une loi pénalisant les relations sexuelles entre hommes. Une grande avancée pour les droits des personnes LGBTQI+ alors que cette loi, datant de l’époque coloniale, punissait les personnes homosexuelles de peines pouvant aller jusqu’à deux ans de prison.
Cependant, dans le même temps, les parlementaires ont voté pour modifier la Constitution du pays afin de définir le mariage comme l’union d’un homme et d’une femme, fermant ainsi la porte à une extension du mariage aux couples homosexuels.
«Nous essaierons de maintenir un équilibre [...] pour préserver une société stable avec des valeurs familiales traditionnelles et hétérosexuelles, mais avec un espace pour que les homosexuels puissent vivre leur vie et contribuer à la société», a déclaré le ministre de l'Intérieur, K. Shanmugam, devant le Parlement, rapporte Reuters.
Pour les militants pour les droits LGBT à Singapour, la dépénalisation des relations sexuelles entre hommes est une décision «historique», et se sont réjoui de cette abrogation. Ils regrettent cependant la décision de définir le mariage comme l’union un homme et une femme. Selon Bryan Choong, président du groupe de défense des droits des LGBTQ Oogachaga, interrogé par Reuters, les couples et familles LGBT «ont également le droit d’être reconnus et protégés».
Ces décisions ont également été prises pour éviter tout recours judiciaire. En effet, la loi pénalisant l’homosexualité a par deux fois été contestée devant les tribunaux, au motif qu’elle aurait violé la constitution. Si cette loi avait été jugée anticonstitutionnelle, la définition hétérosexuelle du mariage aurait pu être questionnée, selon les autorités.