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Brésil : «Je suis à moitié heureux et à moitié inquiet», déclare Lula après sa victoire

Lula, tout juste élu au Brésil,  a affirmé que le Brésil avait besoin «de paix et d’unité» Lula, tout juste élu, a affirmé que le Brésil avait besoin «de paix et d’unité».[Andre Penner / AP]

Victorieux à l’issue d’un second extrêmement serré, avec 50,9% des voix, le nouveau président du Brésil, Lula, s’est dit «à moitié heureux et à moitié inquiet» face aux défis qui l’attendent et à la réaction de son adversaire, Jair Bolsonaro.

Un silence assourdissant. Alors que Lula a célébré sa victoire au second tour de l’élection présidentielle au Brésil, Jair Bolsonaro ne s’est toujours pas exprimé. Un silence qui fait douter de sa capacité à accepter sa défaite, d’autant que le résultat était particulièrement serré : Lula a remporté le scrutin de justesse avec 50,9% des voix contre 49,1% pour Jair Bolsonaro.

«Je voudrais être seulement joyeux. Mais je suis à moitié heureux et à moitié inquiet, car à partir de demain, je dois commencer à me préoccuper de la manière dont nous allons gouverner ce pays. J'ai besoin de savoir si le président que nous avons vaincu va permettre une transition», a-t-il déclaré dans la soirée de dimanche.

Lula entrera officiellement en fonction le 1er janvier 2023, et d’ici là, le leader de gauche doit constituer son gouvernement et trouver les soutiens suffisants pour espérer diriger le pays sans trop de difficultés. Avec un parlement qui penche plutôt à droite et plusieurs régions clés désormais gouvernées par les partisans de Jair Bolsonaro, Lula va devoir nouer des alliances pour espérer gouverner. «Je n'ai que deux mois, deux mois pour mettre en place le gouvernement, pour apprendre à connaître la machine telle qu'elle est. Et je dois bien choisir chaque personne qui va participer à la nouvelle démocratisation de notre pays», a-t-il expliqué.

Le Brésil a besoin «de paix et d'unité»

Lors de sa prise de parole post-victoire, Lula a également affirmé que le Brésil était désormais «de retour» sur la scène internationale, et qu’il ne serait plus «un paria». Des propos qui semblent déjà prendre leur sens, de nombreux dirigeants internationaux, de Joe Biden à Andres Manuel Lopez Obrador en passant par Emmanuel Macron, ont déjà salué son élection et affirmé avoir hâte de travailler avec lui.

Le président élu a également affirmé que le Brésil avait besoin «de paix et d’unité», et que «le Brésil et la planète ont besoin d'une Amazonie en vie», critique directe envers le gouvernement de Jair Bolsonaro, qui a toujours privilégié l’agrobusiness à la protection du poumon de la planète. Il a également rappelé ses principaux thèmes de campagne, et ceux qui lui ont valu de quitter la présidence en 2010 avec plus de 80% d’opinions favorables de la population brésilienne : la lutte contre les inégalités sociales et la pauvreté. «Notre engagement le plus urgent est d'éliminer à nouveau la faim», a-t-il scandé, alors que plus de 30 millions de Brésiliens souffrent aujourd’hui d’insécurité alimentaire selon des récents rapports.

«Je vais gouverner 215 millions de Brésiliens, et pas seulement ceux qui ont voté pour moi. Il n'y a pas deux Brésil, nous sommes un seul peuple, une seule nation», a-t-il lancé aux Brésiliens. Reste à voir comment Jair Bolsonaro et ses partisans vont réagir, certains observateurs craignant une «invasion du Capitole» à la Brésilienne.

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