Au moins 92 personnes ont été tuées en Iran par la répression des manifestations qui ont éclaté il y a deux semaines après la mort de Mahsa Amini, une femme arrêtée par la police des moeurs.
Le bilan s'alourdit jour après jour. Selon l'ONG Iran Human Rights (IHR), 92 personnes sont mortes dans les manifestations qui secouent l'Iran depuis la mort suspecte de Mahsa Amini le 16 septembre.
Ces événements, les plus importants dans le pays depuis les manifestations 2019 contre la vie chère, ont été déclenchées par le décès de cette Kurde iranienne de 22 ans, trois jours après son arrestation par la police des mœurs pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique, qui oblige notamment les femmes à porter le voile.
affrontements violents
Sur les réseaux sociaux, des vidéos montrent des policiers iraniens tirer à balles réelles sur les manifestants, qui s'en prennent aux forces de l'ordre et à certains bâtiments gouvernementaux. Des affrontements meurtriers.
Au moins 92 personnes ont été tuées en Iran par la répression des manifestations qui ont éclaté il y a deux semaines à la suite de la mort de #MahsaAmini, arrêtée par la police des mœurs, a indiqué l'ONG Iran Human Rights @ICHRI #AFP pic.twitter.com/E5hidQTS4e
— Agence France-Presse (@afpfr) October 2, 2022
Plus de 1.200 manifestants ont également été arrêtés depuis le début des protestions, d'après un bilan officiel. Des militants, des avocats et des journalistes ont également été interpellés, selon des ONG dont le travail est rendu compliqué par les coupures d'Internet et les blocages d'applications comme WhatsApp ou Instagram ordonnés par le gouvernement.
cinq gardiens de la révolution morts dans le sud-est
Téhéran est également confronté à des troubles dans le sud-est du pays, où cinq membres des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique iranienne, ont été tués lors de violences vendredi à Zahedan, capitale de la province du Sistan-Baloutchistan.
Cette province frappée par la pauvreté a souvent été le théâtre d'affrontements avec des rebelles de la minorité baloutche, des groupes extrémistes musulmans sunnites et des gangs de trafiquants de drogue.
Un prédicateur musulman sunnite, Molavi Abdol Hamid, a déclaré que la communauté s'était «enflammée» après le viol présumé d'une adolescente de 15 ans par un responsable de la police dans la province, dans un message publié sur le site internet du religieux la semaine dernière.
De son côté, le régime ultra-conservateur d'Ebrahim Raïssi continue de durcir la répression et accuse les «ennemis de l'Iran», Etats-Unis en tête, de «conspirer» pour «isoler son pays».