S’il a dû y renoncer lors de son premier mandat en raison de la crise du Covid-19, Emmanuel Macron est bien déterminé à mettre en place sa réforme des retraites dès l’été prochain.
Emmanuel Macron remet le sujet sur la table. Le chef de l’Etat avait dû renoncer à mettre en place sa réforme des retraites lors de son premier mandat, en raison de la crise sanitaire. Ce lundi 12 septembre, il a affirmé lors d’une rencontre avec les journalistes de l’Association de la presse présidentielle qu’il souhaite accélérer sur le sujet.
Le chef de l’Etat aurait laissé sous-entendre que la réforme pourrait être incluse dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) cet automne. Cette décision «appartiendra» au gouvernement, au fond «les choses importent peu», a-t-il affirmé. Son objectif reste que la réforme soit effective à l’été 2023. Un délai très court pour appliquer une réforme plus que clivante, alors que les concertations avec les organisations syndicales n'ont pas encore débuté.
Pour élaborer son projet, le gouvernement devra notamment s’appuyer sur le rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR), qui a conclu lundi que le système des retraites en France a dégagé un excédent de 900 millions d’euros en 2021, et pourrait atteindre 3,2 milliards de surplus en 2022, en raison de «la forte reprise de la croissance» l’année dernière. Ce solde devrait cependant «se dégrader sensiblement» en 2023.
Cette annonce à demi-mot d’Emmanuel Macron sur une mise en place très prochaine de la réforme des retraites a vivement fait réagir Marine Le Pen ce mardi, qui a promis «une opposition totale» de son parti, le Rassemblement national, à cette réforme. «Si Emmanuel Macron, comme je peux l'entendre, se sert du budget de la Sécurité sociale pour s'attaquer aux retraites, c'est-à-dire contourner en réalité un débat véritablement sur ce sujet, il va se trouver confronté à une opposition totale de notre part», a-t-elle averti. Elle a estimé qu’il n'y avait «aucune urgence» à remettre le sujet des retraites au cœur des débats, compte-tenu de la crise du pouvoir d’achat des Français.
De son côté, Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, a réagi sur France 2 lundi matin, comme le rapporte Le Monde, en affirmant : «Si le gouvernement prend une mesure d’âge de façon abrupte, brutale (…), là, je le dis, il y aura une conflictualité très, très forte. (…) il n’y a pas de débat serein en passant en force par le PLFSS.»
Concernant l’adoption du budget 2023, Emmanuel Macron «n’exclut» pas le recours à l’article 49.3 de la constitution, qui lui permet l’adoption d’un texte sans vote au Parlement. En cas «d'obstruction généralisée», il n'aura, assure-t-il, «aucun état d'âme à utiliser» cette arme constitutionnelle.