Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a nommé ce vendredi 19 août Michelle O'Bonsawin pour siéger à la Cour suprême du Canada. La juge devient ainsi la première voix autochtone au plus haut tribunal du pays.
C’est une première historique. Alors que l’État nord-américain est en phase de réconciliation avec ses populations autochtones, le choix du Premier ministre Justin Trudeau retentit dans le pays. La magistrate Michelle O’Bonsawin est devenue, ce vendredi, la première juge autochtone à siéger à la Cour suprême du Canada, une institution constituée de neuf juges.
«Je suis heureux d’annoncer la nomination de la juge Michelle O’Bonsawin à la Cour suprême du Canada, une instance reconnue dans le monde entier pour sa solidité, son excellence et son indépendance (...).Je suis convaincu qu’elle apportera des connaissances et des contributions inestimables au plus haut tribunal de notre pays», a déclaré le Premier ministre dans un communiqué.
La juge prendra la place laissée vacante par le départ à la retraite, le 1er septembre prochain, de son prédécesseur Michael Moldaver.
Une carrière assez variée
Franco-Ontarienne, Michelle O’Bonsawin est membre abénakise de la Première Nation d’Odanak, un peuple autochtone présent dans le Sud-Est du Québec avant la colonisation de l’Amérique.
Santé mentale, droit du travail et de l’emploi, droit de la personne, droit relatif à la protection de la vie privée… Tout au long de sa carrière, la magistrate, juge à la Cour supérieure de justice de l'Ontario depuis 2017, s’est spécialisée dans de nombreux domaines. En outre, elle a enseigné le droit des autochtones à l’université d’Ottawa.
«En tant que femme autochtone ayant grandi dans le nord de l'Ontario, j'ai pris conscience du besoin de personnes dévouées pour offrir une voix forte et représentative à ceux qui ne peuvent pas parler pour eux-mêmes», a-t-elle affirmé dans son questionnaire de candidature rendu public par le gouvernement canadien.
La nomination de Michelle O'Bonsawin est la deuxième consécutive à marquer l'histoire de la juridiction. L'année dernière, Mahmud Jamal est devenu la première personne non-blanche nommée à la Cour suprême.