La traditionnelle marche des fiertés, en soutien à la communauté LGBT+, se tient ce samedi 23 juillet à Budapest (Hongrie). Elle intervient alors que le gouvernement hongrois s'oppose de plus en plus aux droits des personnes LGBT+.
Il risque d'y avoir de la tension dans l'air aujourd'hui à Budapest. Ce samedi 23 juillet, les rues de la capitale hongroise se rempliront de militants LGBT+ et de leurs alliés, alors que la communauté locale voit ses droits de plus en plus menacés.
Plus de 10.000 personnes avaient participé à l'édition précédente en juillet 2021. Une affluence record, juste après le vote d'une loi controversée interdisant «la diffusion de contenus sur l'homosexualité auprès des mineurs».
Douze mois plus tard, les Hongrois continuent de se battre contre cette loi. Ils peuvent compter sur l'appui de la Commission européenne, qui a annoncé, il y a deux semaines, avoir saisi la justice de l'Union contre la Hongrie. Cette procédure peut conduire à une condamnation par la Cour de justice de l'UE, voire à des sanctions financières.
La communauté locale cible régulière d'orban
La communauté LGBT+ est une cible régulière du Premier ministre Viktor Orban, au pouvoir depuis 2010 et réélu en avril 2022. Il se pose en défenseur des «racines chrétiennes» de la Hongrie, qu'il estime «menacées» par l'immigration et l'homosexualité.
En juin 2021, le gouvernement a fait entrer en vigueur une loi interdisant l'utilisation de contenus scolaires considérés comme faisant la promotion de l'homosexualité. Critiqué par la Commission européenne, Viktor Orban a tenté de légitimer la loi en organisant un référendum, programmé en avril 2022.
«Approuvez-vous l'enseignement de l'orientation sexuelle aux enfants mineurs dans les institutions scolaires sans le consentement parental ?» et «Approuvez-vous la promotion des traitements de changement de sexe pour les mineurs ?» faisaient partie des questions posées à la population. Le référendum s'est heurté à un boycott massif (55 % d'abstention et de votes nuls), invalidant ainsi les résultats.
La Commission, elle, continue de considérer «que la loi viole les règles du marché intérieur, les droits fondamentaux des personnes (...) ainsi que les valeurs de l'UE», a-t-elle indiqué dans un communiqué. En attendant les résultats de la procédure d'infraction, le gouvernement hongrois soutient que la loi n'est pas homophobe et vise «à protéger les enfants».
En Hongrie, le mariage gay est interdit, tout comme le changement de genre. Les couples LGBT+ ne peuvent pas non plus adopter d'enfants.