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Climat : Joe Biden tente de relancer ses promesses de campagne

Joe Biden va agir par voie de décret.[SCOTT EISEN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / GETTY IMAGES VIA AFP]

Joe Biden, paralysé au Congrès et limité par la Cour suprême, a tenté mercredi de relancer ses promesses en matière de climat. Au moment où une vague de chaleur étouffe les États-Unis et plusieurs pays européens, le chef d'Etat a annoncé de nouvelles mesures.

Le changement climatique est «un danger clair et immédiat», ainsi qu'une «menace existentielle pour notre nation et le monde», a déclaré le président américain lors d’un déplacement dans l’état du Massachusetts, mercredi. Prévoyant de nouvelles mesures Joe Biden, qui vient d'être testé positif au Covid-19, a annoncé vouloir agir par voie réglementaire pour éviter le barrage du Congrès.

«La santé de nos concitoyens est en jeu», ainsi que «notre sécurité nationale» et «notre économie», a-t-il ajouté durant sa visite sur le site d'une ancienne centrale à charbon très polluante, fermée depuis 2017 et en voie de reconversion vers l'énergie éolienne.

«Puisque le Congrès ne fait pas ce qu'il devrait», a regretté le démocrate de 79 ans, qui vient tout juste de subir un grave revers parlementaire sur son programme de réformes environnementales, «je vais utiliser mes pouvoirs exécutifs».

L’état d’urgence climatique, une solution pour avancer

Des élus de son parti lui demandent de déclarer «l'état d'urgence climatique», une manœuvre dont l'impact n'est pas très clair mais qui pourrait accorder des pouvoirs politiques supplémentaires à Joe Biden. «Je vais prendre cette décision rapidement», a-t-il déclaré lors de son retour à Washington, mercredi en fin de journée.

Au moment où le président américain s'exprimait depuis le Massachusetts, plusieurs pays d’Europe souffraient d’une très forte vague de chaleur. La canicule n’a pas non plus épargné les États-Unis, où environ 100 millions de personnes vivent actuellement dans des zones concernées par des alertes de grande chaleur ou de chaleur excessive.

«Nos enfants et petits-enfants comptent sur nous. Ce n'est pas une plaisanterie. Si nous ne limitons pas (le réchauffement) à moins de 1,5 degré, nous perdrons tout. Il n'y aura pas de retour en arrière possible», a-t-il poursuivi. «Nous n'avons plus d'excuse».

Des aides multiples pour faire face au réchauffement climatique

Joe Biden entend progresser «à son rythme. Il a un certain nombre de prérogatives qu'il peut utiliser» pour commencer, a justifié mercredi sur CNN sa principale conseillère sur le climat, Gina McCarthy. Mais la Maison Blanche souligne que déclarer cet état d'urgence climatique reste une option.

Parmi les décrets présentés mercredi : des fonds supplémentaires pour aider à protéger les régions confrontées à la chaleur extrême et des mesures pour stimuler la production d'énergie éolienne aux États-Unis.

Dans le détail, l'agence fédérale chargée de la prise en charge des catastrophes naturelles et autres situations d'urgence, la FEMA, va engager 2,3 milliards de dollars pour aider les collectivités locales à s'adapter au changement climatique et à ses conséquences (canicule, sécheresse, inondations, etc.).

Le gouvernement fédéral veut également soutenir les ménages les moins favorisés et les zones d'habitation les moins riches, qui n'ont pas accès à la climatisation, notamment en aidant certaines familles à payer leurs factures d'électricité. Enfin, l'administration Biden va permettre l'installation dans le Golfe du Mexique de capacités éoliennes pouvant fournir jusqu'à 3 millions de foyers en électricité.

La Maison Blanche se dit déterminée à tenir ses engagements climatiques, en particulier la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Joe Biden en difficulté avec le Congrès

Joe Biden, qui est revenu dans l'accord de Paris sur le climat quitté par son prédécesseur Donald Trump, a annoncé en avril 2021 que les États-Unis réduiraient leurs émissions de 50 à 52% d'ici 2030, par rapport à 2005.

Mais le président américain, comme sur le droit à l'avortement, la régulation des armes à feu et bien d'autres projets de réformes, éprouve à nouveau en matière d'environnement les limites de son pouvoir : il n'a pas de majorité franche au Congrès et le pouvoir judiciaire est contre lui.

Son agenda climatique a pris un coup lorsque le sénateur démocrate Joe Manchin, dont le vote est crucial, a dit qu'il ne soutiendrait pas une loi ambitionnant de faire évoluer l'économie américaine vers des sources d'énergie propre, la condamnant vraisemblablement à l'échec.

Joe Biden fait par ailleurs face à une Cour suprême devenue farouchement conservatrice et profondément hostile à toute régulation centralisée, qui vient de limiter fortement les pouvoirs de l'État fédéral dans la lutte contre le réchauffement climatique.

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