La Commission européenne doit présenter ce mercredi matin son plan d'urgence pour faire face à une coupure prochaine du gaz russe. L'objectif, que les réserves des Etats membres soient remplies avant l'hiver prochain.
Il faut faire vite. Alors que Moscou ferme petit à petit le robinet du gaz, les pays européens cherchent à tout prix des alternatives pour remplir leurs réserves avant l'hiver prochain.
Ce mercredi, la Commission européenne doit présenter un plan d'urgence pour parer à l'éventualité d'une coupure totale du gaz en provenance de Russie.
Certaines pistes explorées par l'exécutif européen sont d'ores et déjà connues. L'Union européenne a notamment annoncé lundi un accord avec l'Azerbaïdjan pour doubler en «quelques années» ses importations de gaz naturel depuis ce pays autoritaire du Caucase.
The EU is turning to trustworthy energy suppliers.
Azerbaijan is one of them.
With today's agreement, we commit to expanding the Southern Gas Corridor, to double gas supplies from Azerbaijan to the EU.
This is good news for our supplies of gas this winter and beyond. pic.twitter.com/j1sVcv10z6— Ursula von der Leyen (@vonderleyen) July 18, 2022
L'UE importe actuellement 8,1 milliards de mètres cubes de gaz naturel via le corridor gazier sud-européen, un ensemble de gazoducs qui partent d'Azerbaïdjan pour déboucher en Europe en passant par la Géorgie et la Turquie. Avec l'accord annoncé lundi, «nous voulons étendre sa capacité à 20 milliards de mètres cubes par an d'ici à quelques années», a déclaré la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.
Des efforts insuffisants ?
Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie fin février, les Vingt-Sept mettent les bouchées doubles pour augmenter les importations depuis d'autres sources que la Russie, comme les Etats-Unis, le Qatar, la Norvège ou encore l'Algérie.
L'UE cherche par ailleurs à développer la part d'énergies renouvelables dans son mix énergétique (45 % d'ici à 2030) et à réduire la consommation d'énergie des Etats membres (-9 % par rapport à 2020 d'ici à 2030). Des objectifs qui doivent encore être validés au Parlement européen.
Malgré ces efforts, l'UE reste à court terme dépendante - à des degrés divers selon les pays - des importations de gaz russe qui représentaient l'an dernier 40 % de ses besoins. Selon l'Agence internationale de l’énergie (AIE), diversifier les fournisseurs ne sera pas suffisant et il faudra que l'UE diminue sa consommation de gaz.
le gazoduc nordstream 1 à l'arrêt
Le gazoduc NordStream 1, qui alimente l'Allemagne et d'autres pays depuis la Russie, est actuellement à l'arrêt pour des raisons de maintenance et les clients européens craignent que Moscou ne prétexte un motif technique pour ne pas rouvrir les vannes.
Avant même cet arrêt temporaire de NordStream, la Russie avait fortement réduit les livraisons ces dernières semaines en invoquant l'absence d'une turbine allemande Siemens envoyée au Canada pour être réparée et présentée comme essentielle au bon fonctionnement du gazoduc. Des médias russes ont rapporté lundi que la turbine était attendue en Russie la semaine prochaine.
La Russie, qui réclame d'être payée en roubles, a déjà totalement coupé ses exportations de gaz vers la Finlande, la Pologne, le Danemark ou encore les Pays-Bas.