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Stéphane Séjourné : des engagements et une confirmation comme commissaire européen toujours en suspens

Malgré une prestation globalement réussie, le sort de Stéphane Séjourné à Bruxelles restait, ce mercredi, lié aux négociations entre familles politiques. [Nicolas TUCAT / AFP]

Désigné par la France, et adoubé par Ursula von der Leyen comme prochain commissaire européen à la Stratégie industrielle, Stéphane Séjourné était auditionné hier, mardi 12 novembre, à Bruxelles afin d’obtenir l’aval des eurodéputés. Mais au lendemain de son grand oral, son sort restait encore en suspens.

Dans les travées de Bruxelles, on appelait cette journée avec une pointe de malice le «Super Tuesday». Pourtant point de flonflons et de meetings géants à l’horizon propres à cette journée clé qui rythme la démocratie américaine puisque, en l’occurrence, il s’agissait, ce mardi, d’auditionner au Parlement européen les six vice-présidents de la nouvelle Commission européenne.

Parmi eux, l’ex-ministre des Affaires étrangères d’Emmanuel Macron, Stéphane Séjourné, qui à l’instar des cinq autres prétendants est passé, trois heures durant, sur le grill des eurodéputés qui doivent décider de le confirmer ou non à la Commission européenne.

Désigné par Emmanuel Macron et adoubé par Ursula von der Leyen, Stéphane Séjourné devait avoir un chemin tout tracé, mais son intronisation à Bruxelles en tant que vice-président exécutif de la Commission européenne et commissaire à la prospérité et à la stratégie industrielle, restait toutefois, ce mercredi, toujours suspendue au vote favorable d’au moins deux-tiers des eurodéputés coordinateurs.

Plus concrètement, malgré une prestation globalement réussie, son sort restait largement lié aux négociations entre familles politiques, expliquant pourquoi son évaluation par les eurodéputés a finalement été reportée.

Les défis européens résumés en un caillou portugais

Comme un premier élément qui laissait présager ce scénario, à la suite de l’audition de Stéphane Séjourné succédait celle, dans la soirée, de Teresa Ribera.

La ministre de la Transition écologique de Pedro Sanchez, est la cible dans son pays, mais aussi à Bruxelles, de la part des eurodéputés de droite, de fortes critiques pour sa gestion des inondations meurtrières.

De quoi provoquer l'ire des socialistes européens, qui avaient prévenu que si la droite la ciblait, cela pourrait entraîner une opposition à l’ensemble de la nouvelle équipe exécutive.

Sur le fond le commissaire européen désigné à la Stratégie industrielle a quoi qu'il en soit plutôt réussi hier sa présentation. Au départ un peu hésitant face à la foule qui l'entourait, il a su très vite se reprendre et a démontré une belle assurance et une connaissance certaine des dossiers.

Pendant son audition, ce fidèle parmi les fidèles d'Emmanuel Macron a présenté une pierre, une pegmatite portugaise, symbolisant les défis industriels européens, notamment le manque de contrôle du recyclage des matériaux rares.

Surtout, Stéphane Séjourné a insisté sur la nécessité d’une souveraineté industrielle et sur un investissement massif pour la décarbonation.

Il s’est engagé à réformer les circuits de recyclage, à renforcer la taxe carbone aux frontières et à simplifier l’accès aux financements pour les PME.

Mais ce qui a surtout retenu l'attention, c'est sa volonté de mettre en place des actions pour accélérer l’audit des substances chimiques dangereuses et soutenir les industries stratégiques, comme l’aéronautique et l’automobile à qui il a promis un plan pour soutenir la vente en véhicules électriques.

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