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Le Parlement européen demande l'inclusion de l'avortement dans les droits fondamentaux de l'UE

La législation du droit à l'avortement en Union européenne reste à géométrie variable. [Kenzo TRIBOUILLARD / AFP ]

Alors que la Cour suprême des Etats-Unis a remis en cause l’interruption volontaire de grossesse (IVG), le Parlement européen a demandé ce jeudi que ce droit figure parmi les droits fondamentaux de l’Union européenne.

«Toute personne a le droit de bénéficier d'un avortement sûr et légal». Par 324 voix - 155 contre, 38 abstentions - les eurodéputés, réunis en session plénière ce jeudi à Strasbourg, ont décidé de demander au Conseil des Etats membres d'inscrire ce droit dans la charte des droits fondamentaux de l'Union européenne.

Par cette requête, le Parlement européen a affirmé la nécessité du droit à l'avortement qui relève de la santé sexuelle et reproductive des femmes.

En janvier dernier, au lendemain de l’élection d’une anti-avortement à la tête de l'institution, Emmanuel Macron avait déjà défendu l’inscription du droit à l’IVG dans la charte des droits fondamentaux. Car si presque tous les pays européens l'ont légalisé ou dépénalisé sans besoin de justification de la part de la femme qui décide d’avorter, ce droit reste fragile eu Europe.

Un droit limité ou interdit

En Pologne, après avoir tenté de l’interdire totalement en 2016, le gouvernement a restreint le droit à l’avortement en supprimant la possibilité d’avorter en cas de malformation grave du fœtus. Les Polonaises ne peuvent avorter qu’en de cas de viol ou de danger pour leur vie. Les Portugaises, quant à elles, doivent se soumettre à un examen psychologique approfondi si elle souhaite recourir au processus. Tous les frais liés à l’IVG sont également à leur charge.

En Slovaquie, un lobby catholique influent a déposé en deux ans onze propositions de loi visant à en limiter l'accès. L'archipel de Malte, lui, reste le seul état européen où le recours à l’IVG est totalement interdit. Une femme qui décide d’interrompre sa grossesse risque de dix-huit mois à trois années de prison.

La législation du droit à l'avortement en Union européenne est à géométrie variable avec des nuances multiples et changeantes. Par ailleurs le décalage entre les textes de loi et la pratique reste souvent important.

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