Des dirigeants religieux et personnalités «influentes» en provenance de toutes les régions d'Afghanistan ont été convoqués à Kaboul pour participer pendant trois jours à un grand conseil censé se prononcer sur l'action du gouvernement, a-t-on appris ce mardi.
Comme un immense conseil de classe de fin d'année. Des responsables religieux et personnalités «influentes» en provenance des quatre coins d'Afghanistan ont été convoqués à Kaboul pour participer pendant trois jours à un grand conseil censé se prononcer sur l'action du gouvernement, a-t-on appris ce mardi 28 juin.
Les autorités afghanes n'ont fourni que très peu de détails sur ce rassemblement ouvert uniquement aux hommes et qui doit se tenir à partir de ce mercredi, une semaine après que le sud-est du pays a été frappé par un séisme ayant fait plus de 1.000 morts et des dizaines de milliers de sans-abri.
Une source talibane a affirmé que les participants seraient autorisés à critiquer le pouvoir en place et que des sujets épineux, tels que l'éducation des filles, seraient au programme des discussions. «La réunion demandera l'avis des érudits sur la performance de l'Emirat islamique», le nom du régime taliban, a-t-elle déclaré.
«Les participants auront le droit de souligner tout ce qui écorne l'image (de l'Emirat). Ils auront même le droit de se plaindre», a ajouté cette source.Le rassemblement est décrit comme une «jirga», une assemblée traditionnelle d'anciens au sein de laquelle les divergences doivent normalement être réglées par consensus.
«D'après mes informations, les participants à la réunion auront une discussion détaillée sur l'éducation», a ajouté la source talibane, relayée par l'AFP.
Les talibans tentent de renforcer leur administration
Avant même le séisme meurtrier, les talibans ont eu du mal à faire la transition d'une force insurrectionnelle qui a combattu pendant vingt ans les forces américaines, lesquelles ont quitté le pays fin août, en administration civile.
Depuis leur retour au pouvoir, à la mi-août, l'Afghanistan est plongé dans une profonde crise économique et humanitaire, la communauté internationale ayant fermé les vannes de l'aide financière qui portait le pays à bout de bras depuis deux décennies.
Les talibans assurent avoir le soutien d'une très large majorité de la population, mais ils sont revenus à l'interprétation ultra-rigoriste de l'islam qui avait marqué leur premier passage au pouvoir, entre 1996 et 2001, restreignant très fortement les droits des femmes.
Ils les ont largement exclues des emplois publics, ont restreint leur droit à se déplacer et ont interdit l'accès des filles au collège et au lycée. Les femmes se sont aussi vu imposer le port du voile intégral, couvrant le visage, pour toute sortie en public.