Après deux ans sans signaler de contamination, la Corée du Nord a annoncé vendredi son premier mort. Le pays est confronté à la pandémie sans vaccin, équipements médicaux, ni médicaments, qui lui seraient pourtant cruellement nécessaires.
C'est jeudi dernier, lors d'une visite au centre national de la prévention des épidémies, que Kim-Jong-Un aurait appris que la pandémie de covid-19 avait passé les frontières du pays. Le lendemain, les autorités nord-coréennes ont annoncé que la « fièvre» comme elles l’appellent, se refusant à parler de covid- 19, a fait son premier mort et contaminé plus de 350.000 personnes.
UN BILAN QUI NE CESSE DE S'ALOURDIR
Le dernier bilan publié par le pays fait état d'1.213.550 personnes infectées par cette fièvre, de 50 morts et de 564.860 personnes traitées médicalement.
Selon différents experts, bien que les premières contaminations aient été rendues possible à cause des touristes chinois autorisés à entrer dans le pays pour y faire affaire et par la porosités de certaines frontières et points de contrôles qui n'empêchent pas les divers trafics et passages clandestins, la maladie se serait propagée lors d'une parade militaire qui s'est tenue à l’occasion du 90e anniversaire de la création de l’«armée révolutionnaire populaire de Corée». Rassemblement qui aurait réuni des centaines de milliers de personnes, civils et militaires, dont aucune n'était masquée.
Le dictateur nord-coréen a annoncé un confinement national après l'annonce du premier décès. Lors de cette allocution, le dirigeant nord-coréen portait un masque, ce qu'il n'avait jamais fait publiquement.
le refus des VACCINS ÉTRANGERS
Cette fois-ci, la diplomatie autarcique de la Corée du nord se paiera sûrement en vies humaines. Plusieurs pays et organisations ont proposé leur aide afin que la Pyongyang puisse faire face à l'arrivée de la pandémie, avant même que celle-ci soit présente dans le pays. Cependant, ils se sont constamment heurtés à un refus. Lorsque le pays a rejeté par deux fois l'aide russe, elle a subséquemment dit «non» aux vaccins d'AstraZeneca en refusant d'intégrer le programme «Covax», créé et dirigé par l'Organisation Mondiale de la Santé, et 3 millions de doses provenant de la Chine arguant qu'ils doutaient de l'efficacité du vaccin.
Le président Joe Biden est attendu en fin de semaine par le nouveau président sud-coréen Yoon Seok-youl à Séoul où les deux hommes ne manqueront pas d'aborder l'épineuse question de la crise sanitaire nord-coréenne. Le président sud-coréen a déjà annoncé qu'il s'engageait à fournir des vaccins, des équipements médicaux, du personnel médical ainsi que des médicaments, mais il y a fort à parier que leur voisin du nord n’acceptera pas, ne serait-ce que par fierté.
LE PRÉSIDENT BLÂME SON PERSONNEL DE SANTÉ
Signe de crise inédit, le président nord-coréen a blâmé son propre personnel de santé, assurant que «les responsables du gouvernement et du service public de la santé en charge de l’approvisionnement ne se sont pas retroussé les manches, ne prenant pas la pleine mesure de la crise actuelle, se contentant de parler de l’esprit de dévouement au service du peuple.».
Cette sortie, peut être interprétée comme le signe que le dirigeant nord-coréen pressent que son pays est au bord d'une crise sanitaire sans précédent qu’il n'aura pas du tout les moyens d'assumer, ne comptant toujours aucun citoyen vacciné, une impossibilité totale de tester sa population à grande échelle comme son voisin chinois, des hôpitaux vétustes, hors d'âge et des équipements médicaux en sous nombre, qui vont très rapidement être surpassés par la pandémie.
Le déploiement de l’armée a été annoncé afin d’aider à la distribution de médicaments.