Un hélicoptère de l'armée russe a violé l'espace aérien de la Finlande mercredi matin, a annoncé le ministère finlandais de la Défense, au moment où Helsinki prépare une très probable candidature à l'Otan.
«L'appareil était un hélicoptère Mi-17 et la profondeur de la violation présumée était de quatre à cinq kilomètres» lors de cet incident enregistré à vers 8h.
C'est la deuxième fois en un mois et la deuxième fois depuis le début de l'année qu'Helsinki dénonce une incursion d'un appareil russe dans son espace aérien, selon le ministère, sur fond de tensions autour de la guerre en Ukraine.
Le 8 avril, un appareil de transport civil mais appartenant à l'armée russe était aussi brièvement entré dans l'espace aérien finlandais.
Les experts ont prévenu que des actes d'intimidation russes étaient à prévoir contre la Finlande et la Suède, alors que les deux pays envisagent de rejoindre l'Otan pour mieux se protéger de Moscou.
Des actes d'intimidation ?
Quatre avions de combat russes avaient violé l'espace suédois début mars au niveau de l'île stratégique du Gotland en mer Baltique. Vendredi soir, un avion de reconnaissance russe a également franchi la frontière aérienne près d'une base navale dans le sud du pays.
Des actes hostiles difficiles à attribuer, comme des attaques informatiques, sont également jugés probables, selon les analystes, qui écartent toutefois l'hypothèse d'une confrontation militaire directe.
Le président finlandais Sauli Niinstö doit rendre publique le 12 mai sa position personnelle concernant une candidature de la Finlande à l'Otan, mais un fort soutien de l'opinion et des députés au Parlement sont déjà acquis.
Selon des médias finlandais, la décision du gouvernement pourrait intervenir dans les prochains jours.
La Finlande espère une ratification «la plus rapide possible» par les 30 membres de l'Otan, en cas de candidature seule ou avec la Suède pour rejoindre l'alliance atlantique, a affirmé mercredi sa Première ministre Sanna Marin.
Mais Helsinki mène aussi des discussions avec les principaux pays de l'alliance pour obtenir des garanties de protection durant la période d'adhésion qui peut durer plusieurs mois, a-t-elle ajouté, citant les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l'Allemagne et la France.