Le Premier ministre britannique Boris Johnson traverse sans doute la pire crise politique de son mandat. Accusé d’avoir été informé, voire participé à des fêtes au 10 Downing Street en plein confinement, le conservateur est désavoué par son propre camp.
Si Boris Johnson a démenti avoir pris part à cette fête dans les jardins de sa résidence officielle, et ce devant le parlement britannique, son ancien conseiller Dominic Cummings a affirmé sur les réseaux sociaux qu’il avait menti aux députés, et a bien assisté pendant 25 minutes à cette réception le 20 mai 2020. Il affirme l’y avoir vu de ses propres yeux, et que le Premier ministre avait été prévenu en amont de cet événement par deux fonctionnaires.
Alors qui de Boris Johnson ou de Dominic Cummings ment ? Cette question taraude les membres du Parlement. Malgré de nombreux appels à la démission, venant notamment de l’opposition travailliste, le Premier ministre en poste n’a pas clairement exprimé son intention de se retirer, mais, selon The Guardian, certains députés conservateurs estiment qu’il serait plus enclin à quitter son poste plutôt qu’à se soumettre à un vote du parti conservateur.
Le «Complot du pork pie»
Plusieurs Tories auraient en effet l’intention de soumettre une lettre de défiance à l’encontre de Boris Johnson. Selon la BBC, 20 jeunes députés se seraient réunis ce mardi, pour ce que la presse a déjà surnommé «le complot du pork pie», tourte au porc qui est une spécialité de la circonscription de l'une des élues, et auraient déjà soumis leurs lettres mercredi matin.
Il en faut un total de 54 pour qu’un débat s’ouvre sur l’éviction du Premier ministre. Des députés conservateurs ont affirmé au Guardian penser qu’il y aurait suffisamment de lettres pour lancer le débat. Entre vote de défiance et démission, certains préfèrent toutefois attendre les résultats de l’enquête interne menée par la haute fonctionnaire Sue Gray pour se prononcer.
En attendant, le député britannique Christian Wakeford a d'ores et déjà annoncé quitter le Parti conservateur pour rejoindre l'opposition travailliste. «Vous et le parti conservateur dans son ensemble vous êtes montrés incapables d'offrir le leadership et le gouvernement que ce pays mérite», a-t-il lancé à Boris Johnson, quelques minutes avant une intervention du Premier ministre au Parlement.
De son côté, pour tenter de garder ou retrouver la confiance des conservateurs, Boris Johnson a fait une série d’annonces politiques plutôt populistes, notamment le gel de la redevance de la BBC.