Commercialisé sous le nom de Lagevrio, le monulpiravir, traitement anti-Covid du laboratoire Merck, était déjà autorisé au Royaume-Uni et sur le point de l'être aux Etats-Unis. Ce jeudi 16 décembre, il fait aussi son entrée dans l'UE puisque le Danemark a décidé de l'approuver.
Ce médicament, qui se présente sous forme de cachets, a reçu le feu vert du régulateur européen à la mi-novembre, pour une utilisation en urgence, avant d'obtenir son autorisation formelle de mise sur le marché. Destiné aux patients à risque présentant des symptômes du Covid-19, le Lagevrio s'est pour l'heure montré moins efficace que ne le laissaient espérer les résultats intermédiaires de l'essai clinique.
D'après l'étude complète, publiée le 26 novembre dernier, la pilule de Merck réduit en effet de 30% - et non de moitié comme initialement annoncé - le taux d'hospitalisation et de décès chez les malades l'ayant pris peu après l'infection. Mais le Danemark estime que les avantages d'un traitement par cachets «l'emportent sur les inconvénients pour les patients qui ont le plus grand risque de devenir gravement malades du Covid-19».
L'Agence nationale de santé (SST) se dit «pleinement consciente qu'il s'agit d'un traitement nouveau et non approuvé sur lequel nous n'avons pas encore beaucoup de connaissances». Aussi, les effets du médicament seront suivis de près, assure Kirstine Moll Harboe, l'une des responsables.
Le variant Omicron bientôt dominant
Le Danemark traverse actuellement une vague épidémique record, notamment liée à une flambée du nouveau variant Omicron, qui devrait devenir dominant à Copenhague cette semaine. Le nombre quotidien de nouveaux cas était plus élevé que jamais ce mercredi 15 décembre, à 8.770 pour 5,8 millions d'habitants.
Aussi, les autorités espèrent que le Lagevrio «contribuera à réduire le nombre d'hospitalisations chez les patients présentant un risque élevé de maladie grave». Actuellement, 508 personnes sont hospitalisées au Danemark, dont 66 en soins intensifs.
D'autres pays prévoient de faire appel à ce traitement, à l'image de la Norvège qui a signé mercredi un accord bilatéral avec Merck pour s'assurer des livraisons rapides du médicament. De son côté, la France a refusé d'autoriser cette pilule le 9 décembre dernier, ne la jugeant pas assez efficace.