Le laboratoire américain Merck a annoncé lundi 11 octobre avoir déposé une autorisation de mise sur le marché aux Etats-Unis d'un traitement par voie orale, destiné à traiter les patients contaminés par le coronavirus.
«Le molnupiravir peut devenir un médicament important dans le cadre de l’effort mondial de lutte contre la pandémie», a annoncé Robert M. Davies, le président de Merck. Et pour cause, si elle est approuvée par l’agence des médicaments américaines (FDA), cette pilule antivirale deviendrait le premier médicament de ce type disponible sur le marché.
Selon le fabricant américain, le médicament, développé avec la société de biotechnologie Ridgeback Biotherapeutics, permettrait de diviser par deux les risques d’hospitalisation et de décès s'il est administré quelques jours après un test positif. Le laboratoire mène des tests pour savoir s'il peut également être efficace de manière préventive pour les cas contacts.
Suite à l’essai clinique mené sur 775 personnes avec des cas légers à modérés de Covid-19 et au moins un facteur de risque aggravant, le laboratoire Merck a observé que «7,3% des patients ayant reçu du molnupiravir ont été hospitalisés, contre 14,1% des patients traités par placebo».
Aucun décès n’a d’ailleurs été constaté chez le groupe de personnes traitées par l’antiviral, dans les cinq jours après l’apparition des premiers symptômes. Dans le second groupe, traité par le placébo, huit personnes ont trouvé la mort.
Le molnupiravir diminuerait la capacité du virus à se répliquer et freinerait ainsi la maladie.
Des résultats encourageants mais pas miraculeux
De son côté, la communauté scientifique émet toutefois quelques réserves. «Ce n’est pas un médicament miracle, mais un outil pour accompagner la vaccination», a affirmé sur Twitter Peter Hotez, professeur au Baylor College of Medecine de Houston (Etats-Unis). D’autres experts préviennent également sur le moment de la prise du traitement, qui, selon eux, doit être administré suffisamment tôt pour être vraiment efficace.
Le fabricant américain a toutefois déjà lancé la production de molnupiravir et passé un accord avec certains gouvernements dont les États-Unis qui ont prévu d’acheter 1,7 million de doses, si le médicament est bien approuvé.
Par ailleurs, d’autres laboratoires, comme Pfizer, tentent eux aussi de développer une pilule qui, elle, serait destinée à réduire les risques d’infection chez l’entourage d’une personne ayant contracté la maladie.