Afin que ses membres communiquent de manière «plus inclusive», la Commission européenne a publié en octobre différentes recommandations, notamment celle d’éviter l’usage de mots comme «Noël», «mesdames et messieurs» ou encore le prénom «Marie». Face à la polémique, ce document a été retiré ce mardi.
Selon la commissaire européenne à l'Egalité, Helena Dalli, ce document «visait à atteindre un objectif important : illustrer la diversité de la culture européenne et mettre en valeur la nature inclusive de la Commission européenne envers tous les milieux et toutes les convictions des citoyens européens.»
Cependant, certaines des recommandations ont provoqué un tollé. Ce guide préconisait notamment d’abandonner la formule «période de Noël» au profit de «période de vacances», soulignant que de nombreux européens, n’étant pas chrétiens, ne célèbrent pas Noël.
La Commission invitait également ses membres à délaisser l’expression «Mesdames et messieurs» au profit de «chers collègues», pour ne pas présumer du genre des personnes présentes et pour ne pas offenser les personnes qui ne sont ni homme ni femme.
Comme le rapporte Figaro, le document de la Commission indiquait également : «Dans les histoires, ne choisissez pas de prénoms typiques d’une religion», et citant comme exemple «Maria et John» qui pourraient être remplacés par «Malika et Julio».
Des recommandations mais pas d'obligation
Des recommandations qui n’ont pas manqué de faire réagir la sphère politique et médiatique. «Au nom de l'inclusivité, la Commission européenne va jusqu'à annuler Noël», s'indignait dimanche le quotidien italien Il Giornale (droite).
En France, la candidate du Rassemblement national à l’élection présidentielle, Marine Le Pen, a également tweeté : «La Commission européenne veut bannir les mots "fêtes de Noël" ou même "Mesdames et Messieurs" car elle les juge "discriminatoires". Ces technocrates montrent leur vrai visage : celui de l’ennemi de nos identités, de nos racines, de nos traditions.»
Face à la polémique, la Commission a donc retiré ce guide, la commissaire Helena Dalli a indiqué qu’il allait être retravaillé. Interrogé sur ce retrait et sur le caractère contraignant de ces instructions, le porte-parole de la Commission, Eric Mamer, a précisé que «ce n'était pas du tout un document qui aurait eu une quelconque valeur obligatoire (mais) des recommandations en matière de communication».