Après le variant Delta, le variant Omicron. Détectée pour la première fois en Afrique du Sud ce 24 novembre, cette nouvelle version de coronavirus est sur toutes les lèvres.
A l'heure où la troisième dose se généralise en France, une question se détache des autres : le vaccin peut-il lutter contre Omicron ? Aucune réponse officielle n'a été fournie pour l'instant. Mais les laboratoires, eux, s'estiment déjà prêts.
Un vaccin spécifique ?
Moderna a assuré que ses équipes travaillaient actuellement sur «un candidat vaccin pour une dose de rappel spécifique au variant Omicron». Stéphane Bancel, PDG du laboratoire, a indiqué dans un communiqué qu'il «était impératif d'être proactif face à l'évolution du virus». D'autant plus que, selon lui, Moderna a «démontré à plusieurs reprises sa capacité à faire passer de nouveaux candidats vaccin au stade des essais cliniques en 60-90 jours.»
Du côté de Pfizer, les travaux sont aussi lancés. Le laboratoire commencera par étudier Omicron, avant de déterminer si ce variant nécessite un vaccin spécifique. Les premiers résultats des analyses sont attendus «au plus tard dans deux semaines», a indiqué un porte-parole du groupe.
Le professeur Andrew Pollard, qui a coordonné l'élaboration du vaccin AstraZeneca, s'est également montré confiant : «les processus de mise au point d'un nouveau vaccin sont de mieux en mieux huilés», a-t-il expliqué sur la BCC. Un sérum contre Omicron pourrait donc être développé «très rapidement».
Une adaptation prématurée ?
Mais si les laboratoires s'emballent, d'autres scientifiques ont rappelé que l'on ne connaissait pour l'instant presque rien de ce nouveau variant. L'Agence européenne des médicaments (EMA) a par exemple considéré qu'il était «prématuré» de prévoir une adaptation des vaccins à Omicron.
L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), qui a classé le variant comme «préoccupant», a elle aussi rappelé qu'il faudrait «plusieurs semaines» avant de comprendre le niveau de transmissibilité et de virulence d'Omicron.
«Il faut rester raisonnable, continuer à surveiller et ne pas complètement alarmer la population», a résumé Vincent Enouf, chercheur au Centre national de référence des virus respiratoires de l'Institut Pasteur à Paris auprès de l'AFP.
A l'heure actuelle, les scientifiques savent qu'Omicron présente un nombre inhabituellement élevé de mutations. Une trentaine d'entre elles sont présentes sur la protéine Spike, qui permet au virus d'entrer dans l'organisme. Le variant Omicron est pour l'instant absent en France, mais il a été identifié en Allemagne, en Belgique ou encore en Israël.