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Tout savoir sur Alok Sharma, président de la COP26

Le Britannique Alok Sharma a été désigné président de la COP26 il y a à peine neuf mois. Le Britannique Alok Sharma a été désigné président de la COP26 il y a à peine neuf mois. [BEN STANSALL / AFP]

La COP26, conférence internationale sur les changements climatiques, s’ouvre ce dimanche à Glasgow, en Ecosse. Très attendue par de nombreuses nations mais surtout associations de protection de l’environnement, la COP26 est présidée par le britannique Alok Sharma, qui n'est pas nécessairement connu pour ses engagements environnementaux.

Né en 1967 en Inde, Alok Sharma a vécu dans le sud de l’Angleterre dès son plus jeune âge. Il a commencé sa vie professionnelle dans le secteur bancaire, avant de se lancer en politique en tant que membre du Parlement britannique. Il a été élu député conservateur en 2010 dans la circonscription de Reading West (à l’ouest de Londres) et a ensuite été vice-président du parti conservateur britannique, de 2012 à 2015, puis envoyé du Premier ministre en Inde en 2016.

Avec l’arrivée au pouvoir des conservateurs à la suite du vote sur le Brexit en 2016, et la désignation de Theresa May comme Première ministre du Royaume-Uni, Alok Sharma accède à des postes à responsabilité au sein du gouvernement, et est notamment nommé sous-secrétaire d’Etat au bureau des Affaires étrangères et du Commonwealth en 2016, puis ministre du Logement et de la planification en 2017.

En 2019, Alok Sharma se rapproche de Boris Johnson, élu nouveau chef du parti conservateur et qui devient donc le nouveau Premier Ministre. L’homme politique est alors nommé secrétaire d’Etat au développement international en juillet 2019, puis ministre chargé des Entreprises, de l'Energie et de la Croissance propre, dans le cadre du remaniement opéré par Boris Johnson moins de deux semaines après le Brexit le 31 janvier 2020.

Peu de votes en faveur du climat au parlement

Le 8 janvier 2021, à peine quelques mois avant le grand rendez-vous international, Alok Sharma est nommé président de la COP26, évinçant ainsi l’ancienne ministre de l’Energie Claire O'Neill, qui avait été nommée à ce poste par Boris Johnson avant d’être démise de ses fonctions six mois plus tard. Certaines sources ont suggéré à la presse britannique que cette dernière avait été remplacée car le gouvernement britannique souhaitait privilégier la diplomatie et les négociations internationales, et a finalement jugé Alok Sharma plus compétent dans ces domaines. A noter que l'ancien Premier ministre David Cameron a refusé le poste avant qu'il soit proposé à l'élu de Reading West.

La nomination de ce dernier au poste de président de la COP26 intervient cependant «tard dans le processus», selon des ONG environnementales, puisqu’il n’a eu que quelques mois pour superviser l’organisation du sommet international et préparer les négociations entre les quelque 200 chefs d’Etats présents. D’autant qu'Alok Sharma n’est pas nécessairement connu pour ses engagements en faveur de l’environnement : selon le site britannique TheyWorkforYou, qui analyse le positionnement des élus de Grande-Bretagne, Alok Sharma a voté en général plutôt contre les lois visant à contrer les changements climatiques au Parlement. Il a notamment défendu le projet controversé du Royaume-Uni d'autoriser de nouvelles explorations de gisements de gaz et de pétrole, et a été pointé du doigt par la presse britannique pour avoir visité une trentaine de pays en sept mois cette année, en pleine pandémie, et en avion la plupart du temps.  

De grandes attentes pèsent sur la COP26 

Depuis sa nomination, Alok Sharma prend toutefois son rôle à cœur, la COP26 ayant pour ambition de revoir à la hausse les ambitions et engagements pris à Paris en 2015 lors de la COP21. «Le récent rapport du Giec met en évidence pourquoi la COP26 doit avoir lieu en novembre, pour permettre aux dirigeants mondiaux de s'unir et fixer des engagements décisifs pour s'attaquer au changement climatique», avait-t-il déclaré au début du mois de septembre.

En effet, le rapport des experts de l’ONU sur le climat, publié en août, s’apparente à une véritable «alerte rouge pour l’humanité» tout entière, selon les mots d’Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies. Les chercheurs ont notamment affirmé que le seuil critique de +1,5°C de réchauffement par rapport à l'ère pré-industrielle sera atteint autour de 2030, soit dix ans plus tôt que lors des précédentes projections.

Face à ce constat, les attentes qui pèsent sur la COP26 sont à la hauteur de l’urgence climatique, si bien que le Premier Ministre britannique Boris Johnson ne semble pas très optimiste. «Je suis très inquiet, parce que ça peut mal se passer, a-t-il déclaré à moins d’une semaine de l’ouverture du sommet. Il est possible que nous n'ayons pas les accords dont nous avons besoin.» Alok Sharma a quant à lui estimé qu’il serait «plus difficile» de parvenir à un accord à Glasgow qu’à Paris. 

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